Vers un référendum sur l'implantation d'une base anti-missile US ?
Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises sur cette antenne, Washington envisage d'installer une base anti-missile en Europe centrale. Avec la Pologne, la République tchèque fait partie des pays dans lesquels une telle base pourrait être installée. Avant la décision définitive des autorités américaines, le débat est déjà lancé à Prague et politiciens de tous bords parlent déjà de référendum.
Dimanche, lors d'un débat diffusé sur la télévision publique, les représentants des cinq partis parlementaires se sont prononcés en faveur d'un référendum sur la question. Y compris Vlastimil Tlusty, président du groupe ODS, majoritaire au Parlement: « Il est clair qu'il s'agit d'une question compliquée et fondamentale sur laquelle il faut que le public ait à sa disposition une information complète. Il faut qu'il y ait un large débat et le référendum peut être inclus dans ce débat. »
En se déclarant plutôt favorable à l'organisation d'un référendum, Vlastimil Tlusty se démarque pourtant des autres responsables de son parti, hostiles à une consultation populaire. Le vice-président de l'ODS, Petr Necas, considère dans le quotidien Pravo daté de lundi qu' « un référendum en matière de sécurité nationale est vraiment inopportun ».
En tout cas, les autres formations politiques représentées au Parlement semblent favorables à un éventuel référendum, à commencer par le Parti social-démocrate (CSSD) de Jiri Paroubek, le Premier ministre sortant, qui s'est d'ailleurs déclaré défavorable à l'installation d'un système de défense américain sur le sol tchèque:
« Si vous voulez mon avis, je ne pense pas qu'il y ait actuellement besoin d'installer une base anti-missile. »Le Parti communiste (KSCM) est lui fondamentalement opposé au projet américain. Au sein de la formation écologiste en revanche, on plaide pour une consultation avec les partenaires du pays au sein de l'OTAN, plutôt que pour un accord bilatéral avec les Etats-Unis.
Des experts américains sont déjà venus inspecter trois sites possibles en Bohême et en Moravie. La décision finale devrait être prise par Washington d'ici le mois de septembre. Ce lundi, un défilé a déjà rassemblé des manifestants hostiles à ce projet dans le centre de la capitale.