Le gouvernement tchèque donne le feu vert aux carburants alternatifs
L'essence, le gasoil, les carburants classiques, non seulement coûtent de plus en plus cher, mais leurs sources ne sont pas, non plus, inépuisables. Pour cela, le monde actuel se tourne vers les carburants alternatifs : propane, gaz naturel ou carburants bio. Où la République tchèque en est-elle dans ce domaine ?
L'utilisation du propane dans les moteurs des véhicules automobiles n'est pas vraiment courante en Tchéquie, mais est quand même assez répendue. Il existe un grand nombre de pompes à essence qui offrent aussi le propane, sur le territoire tchèque. Bien que moins cher que l'essence, le propane est relativement coûteux, car il faut ajouter au prix du m3 le prix de la transformation du véhicule pour qu'il puisse rouler au propane. Les fabricants arrivent avec une nouvelle solution : utiliser le gaz naturel tout simplement, celui que nos ménagères utilisent pour faire la cuisine. L'avantage ? Il est encore moins cher que le propane et le coût de la tranformation du véhicule automobile est le même que pour le propane. De cet avantage, le gouvernement tchèque en est bien conscient et, pour cela, le ministre de l'Industrie et du Commerce, Milan Urban, et son collègue de l'Environnement, Libor Ambrozek, viennent de signer un accord avec les représentants des compagnies du gaz tchèques. D'après cet accord, les compagnies du gaz devraient installer une station à gaz dans chaque région, d'ici à 2013 des stations sur les principaux axes routiers tchèques et, d'ici à 2020 le nombre de stations à gaz devrait atteindre la centaine en Tchéquie. Une très louable initiative qui satisfait, certainement, les écologistes, mais qui rencontre une certaine opposition. En effet, les adversaires du gaz naturel dans les moteurs argumentent en affirmant que ce n'est pas une source d'énergie durable, que les réserves sont tout aussi limitées que celles du pétrole, que le gaz naturel est soumis, comme ce dernier, aux hauts et aux bas du marché et, non pas en dernier lieu, que c'est une ressource stratégique dont les livraisons pourraient dépendre de la bonne volonté de tel ou tel Etat.
On en a été les témoins, récemment, avec les livraisons de gaz naturel russe. Un autre argument contre la combustion du gaz naturel dans les moteurs, écologique et bon marché certes, mais qui revient cher quand même. Les premiers à adopter le gaz comme carburant seraient les compagnies de transports en commun. Pourtant, il s'avère que les communautés locales seraient pour rendre leurs transports municipaux plus écologiques, mais que le coût de l'opération reste au-dessus de leurs moyens. En effet, un autobus à gaz coûte beaucoup plus cher que son collègue à essence. Toute l'affaire de la circulation routière au gaz naturel se résume donc en un seul mot : l'argent. Donc oui, au gaz dans les moteurs, mais avec des subventions (de l'Etat ou de l'Union européenne) pour transformer le parc automobile ! Autre alternative, pas complète, mais incluse dans les normes européennes : les carburants bio. Le gouvernement tchèque a décidé d'incorporer l'alcool bio dans les carburants vendus en Tchéquie, cette année encore, mais il ne sait pas encore comment soutenir la production de cet alcool. En effet, l'addition de l'alcool bio à l'essence ferait augmenter le prix de celle-ci de près d'une demi-couronne au litre ! Pour cela, le gouvernement pourrait imposer l'addition de l'alcool bio, mais en diminuant le taux de l'impôt à la consommation sur les carburants.