Le maire d'une commune belge refuse d'exposer le « Saddam tchèque »
Saddam Hussein en sous-vêtements, attaché les mains dans le dos et plongé dans un aquarium : c'était l'adaptation du célèbre requin de Damien Hirst par un artiste tchèque en vogue, David Cerny. Après avoir été exposée quelques temps à la Biennale de Prague, cette oeuvre intitulée « Shark » aurait dû voyager vers la Belgique et être installée sur une place de Middelkerke. Mais le maire de cette commune située à l'ouest du plat pays, a préféré ne pas exposer le « Saddam tchèque » par crainte des réactions du public.
« L'image est vraiment choquante. Parce que c'est un homme encore en vie et parce que l'effet d'une personne nue dans un bocal est choquant. C'est surtout la localité qui est un problème. Je n'ai rien contre M. Cerny ni contre ses oeuvres, mais je trouve qu'une telle oeuvre devrait placée dans un musée où on est préparé avant d'y aller et lire des explications. La place sur laquelle devait être exposée l'oeuvre est une place fréquentée par beaucoup d'enfants et de familles, mais l'oeuvre de Cerny c'est de l'art provocatif. »
Justement, à propos d'art provocatif, vous avez sûrement entendu parler de la polémique autour des caricatures de Mahomet. Est-ce que cela a influencé votre décision ?
« Non, car la décision a été prise il y a un mois, avant l'histoire des caricatures. Cela n'a rien à voir avec ça, mais j'ai aussi pensé que des oeuvres comme ça peuvent dans certaines circonstances choquer certaines personnes ou certains groupes. On ne peut pas mélanger les choses, mais peut-être que ces deux différentes choses sont choquantes pour certains groupes de personnes. »C'était Michel Landruyt, maire de la commune de 17000 habitants de Middelkerke sur la côte belge. Et c'est dans la ville voisine d'Ostende, au musée d'art moderne, que devrait être prochainement exposé le Saddam tchèque, « un endroit plus appropié », convient Michel Landruyt.