Une miss tchèque a été arrêtée à Cuba pour « activités contre-révolutionnaires »
Une fois encore, le régime policier qui règne à Cuba fait parler de lui. Et une fois de plus, en rapport avec des Tchèques de passage sur l'île. Helena Houdova, mannequin et miss tchèque en 1999 y a été arrêtée avec la psychologue Mariana Kroftova, pour avoir pris des photos.
« En fait, un jour, nous nous promenions dans un quartier pauvre de La Havane où nous prenions des photos. Des photos des rues, des petites maisons. Une famille nous a même fait entrer chez elle, c'était à leur propre initiative. Nous nous sommes très bien entendus. Ils vivaient dans une espèce de paillote, faite de papier et de bouts de feraille. Et alors que nous étions en train de photographier cette famille - bien sûr, jamais nous n'aurions pris de photos sans leur accord ! - une femme est arrivée à ce moment-là, elle était du Comité de la révolution, et elle s'est mise à affirmer qu'il s'agissait d'activités contre-révolutionnaires, que nous essayons de saboter la révolution en prenant des photos d'ordures et de désordre. Alors que nous ne prenions que des photos du quartier. »
Emmenées au poste de police où personne ne parlait anglais, les deux Tchèques se sont vues refuser le droit de contacter leur ambassade à La Havane. Mariana Kroftova :
« Ils nous ignoraient complètement. Ils faisaient comme s'ils ne nous entendaient pas ou ne nous comprenaient pas. Après, ils ont dit qu'ils ne savaient pas, que peut-être plus tard. En gros, à l'heure de fermeture de l'ambassade, ils sont venus nous voir et nous ont dit : L'ambassade est fermée... Vous ne pouvez pas appeler là-bas ! C'était très désagréable. Nous sommes restés au poste de 16h jusque tard dans la nuit, où ils nous ont encore transférés à l'office de l'immigration où nous sommes restés jusqu'à trois heures du matin. Après, ils nous ont relâchés en plein centre de La Havane, sans escorte, sans rien. »Ce n'est que le lendemain que les deux Tchèques ont réussi à contacter l'ambassade tchèque, non sans avoir dû au préalable signer un protocole promettant de ne pas quitter La Havane. Rappelons que ce n'est pas la première fois qu'un incident de ce type arrive : du fait de la politique de fermeté de la diplomatie tchèque, les relations entre le pays et Cuba n'ont jamais été au beau fixe. En mai dernier, l'expulsion du sénateur tchèque Karel Schwarzenberg avait déjà suscité de vives protestations.