Tous les médias tchèques manifestent le même intérêt pour l'avenir du Proche-Orient, suite à l'hospitalisation d'Ariel Sharon qui plonge non seulement l'Etat hébreux, mais aussi tout le Proche-Orient, dans l'incertitude politique.
Ariel Sharon, photo: CTK
En effet, au mois de mars prochain, les Israéliens doivent se rendre aux urnes. C'est ce que font remarquer un peu tous les grands quotidiens tchèques. Selon les sondages, le nouveau parti Kadima (En avant), fondé par Ariel Sharon, serait le vainqueur potentiel des législatives, devançant donc le Parti du travail ou le Likoud que Sharon a quitté récemment. Que va-t-il donc advenir de Kadima et de la politique préconisée par Sharon pour Israël, mais aussi pour tout le Proche-Orient, si ce dernier disparaît ? C'est la question que se posent aussi bien la presse tchèque que les médias du monde entier.
Photo: CTK
Pravo, quotidien de gauche, dans un commentaire de Bretislav Turecek, titre : « Israël se plonge dans une profonde incertitude politique ». Il constate que Sharon peut, certes, être remplacé à la tête de Kadima, mais que cela diminuera les chances de ce parti de conduire le pays, après les législatives de mars. Cela pourrait renforcer la position du parti nationaliste, le Likoud, surtout dans le cas d'une importante attaque terroriste du Hamas ou d'autres formations hostiles à Israël. Le quotidien Pravo s'intéresse aussi à une certaine mésentente régnant au sein de Kadima entre le numéro 2, Ehud Olmert, qui conduit le cabinet pour l'instant, et la ministre de l'Intégration, Tsippi Livni. Olmert ne serait crédité du soutien que de 10 % des activistes de Kadima. Le quotidien économique Hospodarske noviny publie plusieurs commentaires sur la personnalité d'Ariel Sharon et son importance pour l'Etat hébreux. On y trouve aussi une interview d'Efraïm Inbar, directeur du Centre des études stratégiques à Tel Aviv. Celui-ci se déclare persuadé que l'éventuelle disparition d'Ariel Sharon ne signifierait pas la fin de la stabilité au Proche-Orient et que les législatives de mars devraient être remportées par le parti Kadima, conduit par le chef du gouvernement par intérim actuel, Ehud Olmert. La continuité du gouvernement actuel reste, pourtant, incertaine, car Kadima devra s'allier à d'autres formations politiques.
Pour Yéhouda Lahav, dans le quotidien Lidove Noviny, le grave état de santé d'Ariel Sharon a plongé le pays et son parti dans une sorte de paralysie temporaire. Pourtant, il constate que ceci devrait changer rapidement, à la veille des législatives de mars, car la lutte sera certainement dure entre les trois grands partis, Kadima, Likoud et Parti travailliste, mais aussi au sein même de Kadima. Tous les quotidiens tchèques remarquent une chose : l'expectative règne sur le Proche-Orient. Aussi bien du côté des Israéliens que des Palestiniens.