Mise en garde : les Tchèques s'endettent trop
Les spécialistes, les économistes, les banques, mais aussi l'Eglise catholique tirent le signal d'alarme : les Tchèques achètent beaucoup trop à crédit et, dans plus en plus de cas, ils ne sont plus capables de payer les traites.
Plus de 7 milliards de couronnes de crédits pour l'achat de biens de consommation, au mois de novembre 2005 ! Les Tchèques contractent de plus en plus de crédits pour subvenir à leurs besoins courants, à la différence des habitants de l'Europe de l'Ouest, par exemple, où les crédits servent beaucoup plus à l'acquisition de biens de valeur durable, propriété, terrains, maisons de vacances. Pourtant, on peut constater que de plus en plus de Tchèques contractent des prêts hypothécaires pour l'achat de logements. D'un autre côté, les banques et autres institutions financières attendent une recrudescence des demandes de crédits pour l'achat des cadeaux de Noël, vers la fin du mois de décembre. Les Tchèques n'hésitent pas, non plus, à acheter des séjours de vacances coûteux à crédit. Les économistes, les banques et les institutions financières mettent en garde contre une telle tendance, car le registre bancaire des clients qui ont contracté un crédit est clair : sur près de 4 millions d'enregistrés, plus de 320 000 ne sont pas en mesure de payer leurs dettes. Aux spécialistes en économie vient de s'ajouter l'Eglise catholique dont la Conférence épiscopale met en garde les croyants, mais aussi tous les citoyens, contre un trop fort endettement avant Noël. Sur la chaîne de télévision privée, Nova, même l'évêque Vaclav Maly, une figure de proue de la dissidence anti-communiste et de la Révolution de velours en 1989, a appelé à ne pas trop vivre à crédit. Selon lui, beaucoup trop de personnes s'habituent à vivre d'après les devises « Après nous le déluge » ou « Je veux tout et tout de suite ». Les milieux ecclésiastiques tirent le signal d'alarme, car beaucoup de personnes qui se retrouvent dans l'incapacité de paiement, après avoir contracté trop de dettes ou perdu leur emploi pour diverses raisons, se sentent poussés au suicide. Pourtant, d'après Tomas Holub, de la Ceska narodni banka (Banque nationale tchèque), le rapport entre les crédits, les placements et les revenus annuels des familles, va toujours à l'avantage de ces derniers. Du moins en comparaison avec la moyenne mondiale. Ce qui est alarmant n'est pas l'augmentation du nombre de crédits, hypothèques ou autres emprunts, mais celle du nombre de clients des institutions bancaires qui se retrouvent en incapacité de paiement.