Qu'il fait bon vivre à Hradec Kralove...
Hradec Kralove serait « la » ville où habiter en République tchèque, pour les âmes en quête d'un ordinaire paisible et d'une qualité de vie supérieure. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par le quotidien Mlada Fronta Dnes.
« V Praze je blaze » dit une expression populaire tchèque, soit qu'il fait bon vivre à Prague. Il semblerait pourtant que la capitale tchèque ne soit pas au premier rang des villes où les gens vivent le mieux. Si elle s'en sort plus honorablement que l'an dernier, puisqu'elle passe du septième au troisième rang, c'est la ville de Bohême de l'Est, Hradec Kralove, qui cette année encore se retrouve en première position dans le classement effectué par Mlada Fronta Dnes sur la qualité de vie de ses habitants. Pour les 100 000 habitants de cette ville dont les origines remontent au Moyen-Age où elle faisait partie de ces cités données en dot aux reines de Bohême, elle serait une ville agréable et tranquille. D'après un sociologue interrogé par le quotidien tchèque, la manière, forcément subjective, dont les habitants perçoivent et ressentent leur lieu de vie, est conditionnée par des aspects divers tels que la difficulté ou la facilité qu'ils éprouvent à trouver un logement, la qualité des services et des transports, les possibilités de trouver un emploi, mais aussi la qualité des établissements scolaires. Et d'ajouter que ses habitants peuvent aussi être satisfaits de leurs conditions de vie par défaut, c'est-à-dire parce qu'il n'y a pas mieux dans leurs proches environs. La composition de la ville s'avère intéressante également : alors qu'à Hradec Kralove vivent de nombreux habitants qui y ont déménagé, Pardubice qui talonne la ville à la deuxième position, se compose essentiellement d'habitants de longue date. Il n'en reste pas moins que cette enquête du quotidien tchèque, publiée la semaine dernière, et portant sur un total de 77 régions et leurs villes principales, jugeait celles-ci d'après douze critères censés être déterminants parmi lequels on trouve : le taux des retraites, le nombre de personnes pour un médecin, le taux de chômage, les prix de l'immobilier, les prix du gaz, les décès suite à des maladies graves, ou encore le salaire moyen. Justement, d'après cette étude, ce n'est pas la « richesse », en tous cas, pas les hauts salaires qui sont un facteur déterminant pour la qualité de la vie dans ces villes. La preuve en est avec le cas de Prague, où certes, ceux-ci occupent la première place dans le classement des plus hauts et des plus bas salaires, mais ne font pas pour autant de la capitale un meilleur endroit pour vivre. Sans grande surprise, ce sont les régions de Bohême du Nord, anciennes régions minières notamment, souvent dévastées au niveau écologique et au niveau économique du fait des restructurations du secteur industriel, qui arrivent en bas de l'échelle. Chômage, bas salaires, sans compter un environnement pollué s'opposent à ce qui, apparemment, attire et retient les gens à Hradec Kralove, principale métropole de la région de Bohême orientale, jumelée par ailleurs avec la ville mosellane de Metz : un cadre plaisant, dans une atmosphère universitaire une ville, où se déroulent divers événement culturels et qui offre un cadre architectural qui sort de l'ordinaire, entre les vestiges du passé, et l'empreinte de l'architecte moderne Josef Gocar, qu'il a laissée sur de nombreux édifices au début du XXè siècle.