Oko bistro : un nouveau café de rencontres pour expats et Pragois
Un nouveau café, Oko Bistro, a ouvert ses portes aux Pragois et à la communauté des expatriés le 28 juin dernier, dans le quartier de Vinohrady. Nous avons rencontré son gérant Benny Water.
« Le look est moderne, mais on a essayé de créer une atmosphère comme à la maison, où on a envie de s’asseoir, un lieu de communauté. Tous les gens ici sont là depuis ce matin, ils n’ont pas bougé. La clientèle pour l’instant est composée à parts égales d’expatriés et de Tchèques. »
« Les tables sont proches les unes des autres. On espère ainsi que les gens qui ne se connaissent pas discutent ensemble et fassent connaissance, peu importe d’où ils viennent. C’est un peu dans la continuité du magazine, mais dans un espace physique. »
En effet, Oko est à l’origine un magazine bimestriel destiné en priorité à un lectorat d’expatriés. En raison de la pandémie, ses fondateurs Benny Water et Claire Dognini ont été contraints de s’adapter et de nombreux changements sont survenus.
« Le magazine a pris un sacré coup avec le virus, car bien évidemment tous les publicitaires ont refusé. Pendant douze numéros on a du faire sans publicité, ce qui forcément a été difficile pour un magazine qui en dépend exclusivement. Mais on a survécu. »
« Le magazine a un peu évolué. Déjà, on a changé notre quantité d’articles : on était à 24 articles sur 84 pages, on a réduit à 14, ce qui fait que nos articles sont davantage de fond, plus détaillés. C’était pour garder une certaine qualité. »
Les fondateurs se sont rencontrés au Kavarna Coffee Park, où est née l’idée de créer un magazine. Ils ont donc racheté ce café et l’ont rebaptisé Oko Bistro. Bien que publier un magazine et tenir un café soient deux choses différentes, Benny Water voit dans ces deux projets la possibilité de réaliser un but commun :
« Quand on a lancé le magazine, le but était de joindre deux communautés - les expatriés et les locaux - qui vivent côte à côte, mais qui souvent ne vivent pas ensemble. Les locaux, ce sont les Tchèques natifs, mais nous, quand on parle de locaux dans le magazine, on parle de toute personne qui habite à Prague de manière permanente, donc on ne fait pas de différence entre les expatriés et les Tchèques, ce qui fait qu’on écrit de manière à être intéressant pour les deux, mais en anglais. Donc, c’est vraiment un magazine de communauté, on essaie de forger une communauté, d’éduquer l’une sur l’autre. »
Pour renforcer cette communauté, Benny Water a aménagé le café de manière à créer du lien entre les clients. Et si le Covid-19 a mis à mal les projets du magazine Oko, il n’a pas freiné l’ouverture du bistro, au contraire.
« Au début, on s’est demandé si cela allait nous coûter plus cher d’ouvrir maintenant, et au final c’est une opportunité pour nous de commencer doucement. Il n’y a pas de tourisme, pas trop de monde en ville car c’est l’été. Aucun de nous n’est chef professionnel, moi je suis chef maison avec un peu plus d’éducation qu’un chef maison moyen, car j’ai fait des études de pâtisserie en France, mais on ne fait pas de cuisine professionnelle. Si on avait eu beaucoup de monde dès le début, je ne pense pas que j’aurais tenu le rythme. C’est un moyen pour nous de nous adapter. Ca fait de longues journées d’un seul coup, car nous ne sommes que deux pour l’instant, donc ça fait de douze à seize heures de travail par jour, sept jours par semaine. Heureusement qu’il n’y a pas eu trop de monde. Mais ça commence quand même à devenir difficile et on pense à embaucher quelques personnes. »
Parmi les 200 mètres carrés disponibles, le café comporte de nombreuses salles, dont une d’étude où étudiants et employés peuvent profiter de la Wifi gratuite.
« On connaissait l’endroit avant et on venait ici en tant que clients. Ma collègue et moi, on s’est rencontrés ici, le magazine est un peu notre enfant. On connaissait le café, mais on ne savait pas qu’il y avait autant d’espace. On s’est dit pourquoi ne pas agrandir, et puisque c’est à l’écart, ça ne fait pas partie de la salle principale, et que c’est silencieux et froid - ce qui est bien en été -, ça crée une salle pour les étudiants et les travailleurs. Ils peuvent s’asseoir, se connecter à la wifi. Une fois de plus, on aimerait que cet endroit devienne une deuxième maison pour les gens qui passent. La seule règle est qu’on ne vient pas embêter les gens dans la salle d’étude, on ne discute pas avec eux alors qu’ici dans la salle principale, on se permet de discuter avec nos clients. On les laisse tranquilles pour travailler. »
Ainsi, vous pouvez venir afin de rencontrer de nouvelles personnes, mais aussi pour travailler au calme si vous le souhaitez. Egalement, vous pouvez participer aux évènements organisés régulièrement afin de souder la communauté.
« On organise un minimum d’évènements pour introduire les espaces. Tous les deux, on vient du monde évènementiel, moi au niveau design et ma collègue au niveau de l’organisation. On aime bien faire des petits évènements, et tous les vendredi soirs on organise une soirée pour célébrer le week-end, de 17h à 19h, on appelle ça le Funky Friday. On s’amuse et on boit un verre, le vin est à prix réduit. Sinon, l’espace d’étude, l’espace évènementiel et même si nécessaire l’espace principal sont disponibles à la location pour quiconque veut organiser un évènement. Encore une fois, le but est d’encourager la communauté à se retrouver, pas de l’arrêter. »
N’hésitez pas à faire un tour à l’Oko Bistro, Benny Water précise que les chiens – tchèques comme expatriés – sont eux aussi les bienvenus. Lui-même d’ailleurs emmène le sien.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site : https://okomagazine.com/.