« Oko! », un magazine en anglais pour rassembler les Tchèques et les expatriés
"Oko!", l’œil en tchèque, c’est le nom d’un magazine gratuit en anglais à destination des expatriés ET des Pragois. C’est en tout cas l’ambition de Benny Water et Claire Dognini, fondateurs du magazine. Les deux expats ont déjà publié deux premiers numéros, un troisième est en préparation.
Ils ont lancé l’année dernière le magazine Oko!, un bimestriel qui en est à son deuxième numéro. Benny est chargé du design, Claire du marketing. Le but : raconter la République tchèque en anglais à destination d’un public d’expatriés et de Tchèques.
« "Oko" en tchèque, c’est l’œil… Ce n’est pas une référence à Big Brother, » plaisante Benny Water, « c’est plutôt l’idée qu’on veut jeter un œil sur Prague, donner une vue sur Prague… C’est une revue sur tout ce qui se passe à Prague. On a remarqué en vivant ici qu’il y a deux bulles : la « bulle locale » et la « bulle expat ». Parfois la division entre les deux est vraiment forte, et c’est difficile de passer de l’autre côté, de communiquer avec les locaux… Il y a une sorte d’indifférence mutuelle. »
« Ce qu’on lit dans les journaux non-tchèques est surtout liés à la vie sociale, les expos… Des événements, en somme. » Insuffisant pour Claire Dognini, qui ne veut pas d'un contenu spécialement conçu pour les expatriés. « Il nous semblait important d’avoir une revue intéressante autant pour les Tchèques que pour les non-Tchèques. C’est une revue pour les gens qui vivent à Prague ou en République tchèque. »
Dans le dernier numéro, vous saurez tout sur l’arrivée du jazz à Prague, sur l’histoire du quartier de Vinohrady, ou sur l’e-sport et sa communauté tchèque, et vous aurez même la recette de la soupe kulajda.De nombreux rédacteurs et photographes ont donc contribué aux 70 pages du dernier numéro paru le mois dernier, de toutes les nationalités différentes.
Le magazine est gratuit, distribué dans des universités, des bars ou des cafésde Prague. En ligne de mire : un public pour l’instant urbain, qui sort, qui a envie de découvrir du pays. Un début, selon les fondateurs, qui souhaitent développer Oko!, en dehors de la capitale, à Brno notamment. Mais chaque chose en son temps : car si les fondateurs sont attachés à la gratuité, la revue repose sur un modèle économique encore fragile.
« Le modèle économique que nous expérimentons est toujours en construction », confesse Claire Dognini… « Mais comme c’est un magazine gratuit, tout est financé par la publicité. Nous sommes indépendants concernant la publicité, mais en même temps nous ne voulons pas d’un magazine rempli de pub. Donc nous avons des articles payés, et nous nous engageons à ne pas avoir plus de 20% de publicité dans le magazine. »« Et de ces 20%, 5% sont spécialement mis de côté à un prix plus abordables pour de petites entreprises, des start-up, des ONG », précise Benny Water… « C’est une initiative qu’on a pensé importante, sachant qu’au début on a eu du mal à commencer, c’est une façon de remercier ceux qui nous ont aidés au début. »
Le budget serré empêche aussi d’imprimer trop d’exemplaires du magazine. Une façon aussi d’encourager le partage entre les lecteurs. Pour les curieux, une carte est disponible sur le site du magazine pour savoir où il est distribué. Rendez-vous sur okomagazine.cz.