Raja Meziane : « le régime algérien a voulu profiter de la pandémie pour casser le Hirak »
Dissolution de l’Assemblée, remaniement gouvernemental mais aussi libération de prisonniers politiques : l’Algérie vit cette semaine dans un contexte particulier le deuxième anniversaire du Hirak, ce mouvement populaire qui a entraîné la chute du président Bouteflika. Depuis la capitale tchèque où elle s’est installée, Raja Meziane était devenue l’une des égéries du Hirak et son titre Allo le système en était devenu l’un des hymnes. A l’occasion de ce deuxième anniversaire, Raja Meziane est revenue dans nos studios :
Extraits de cet entretien enregistré le 18/02 :
« Il y a eu du monde le 16 février à Kherrata - la ville dont était parti le Hirak en 2019 - et il y aura du monde cette semaine jusqu'au 22 février pour une marche à Alger, si tout se déroule comme on le souhaite. Cela fait chaud au coeur de voir mes compatriotes dans la rue pour rappeler le deuxième anniversaire de ce mouvement - pour moi c'est un mélange de chaleur et de frustration de ne pouvoir y être. »
« Depuis dix ou onze mois, le Hirak est en pause à cause de la crise sanitaire qui a bien profité au régime en place. Il a profité de la pandémie pour casser, ralentir ou même stopper le Hirak. Il y a même eu une escalade dans la répression et l'incertitude est totale. »
« On est face à une dictature qui se dévoile clairement, comme en témoignent la récente condamnation de Brahim Lalami et les sévices infligés par les forcers de l'ordre à Walid Nekiche. »
« Je garde toujours l'espoir. On arrive toujours à rêver d'une Algérie libre, d'une Algérie de droits et de libertés. Si on veut sauver notre Algérie chérie, il faut qu'on bouge, tout simplement. »
« A cause de la crise sanitaire, beaucoup de mes concerts ont été annulés. Cela ne fait pas plaisir, mais après je vais essayer de tout déchirer ! On se prépare pour un nouveau commencement ! »