Covid-19 – Vaccination : la France va aider la République tchèque

Photo: ČTK/Luděk Peřina

La France va aider la République tchèque à surmonter une crise sanitaire désormais considérée comme la plus grave depuis le début de l’épidémie de coronavirus dans le pays il y a un an. Concrètement, 100 000 doses de vaccin anti-Covid 19 seront fournies prochainement.

Exception faite d’un soleil presque printanier (mais peut-on/doit-on s’en réjouir en février en République tchèque ?) et, pour les amateurs de football, de l’exploit du Slavia Prague sur le terrain de Leicester en Ligue Europa jeudi soir, c’est une semaine bien peu réjouissante qui s’achève en République tchèque.

Photo: ČTK/Luděk Peřina

Hôpitaux à bout de souffle, barre des 20 000 morts dépassée ce vendredi, records de nouveaux cas de contamination, variant britannique qui s’impose désormais majoritairement partout dans le pays, présence du variant sud-africain confirmée en Moravie, fermeture prolongée de toutes les écoles sans plus aucune exception, fermeture des frontières, port obligatoire d’un respirateur ou encore restrictions en tout genre très prochainement renforcées, sans oublier une population toujours un peu plus lasse. Sur le front de la lutte contre la propagation du Covid 19, que beaucoup de critiques considèrent comme un fiasco du gouvernement, force est de constater qu’au fil des jours qui passent, la situation ne cesse de se dégrader en République tchèque, qui figure désormais en tête des statistiques mondiales. Même certains animaux du zoo de Prague, dont le célèbre gorille Richard et les lions, sont désormais positifs…

L’heure est donc critique. Ce lundi 1er mars, cela fera un an précisément que les premiers cas d’infection ont été officiellement confirmés en République tchèque. Et comme l’a reconnu à la sortie du Conseil des ministres en milieu de semaine Andrej Babiš, lorsqu’il a annoncé que la réouverture progressive des écoles, envisagée pour le début du mois de mars, était devenue « impossible », la situation n’avait « encore jamais été aussi grave » depuis. Mieux valait d’ailleurs ne pas avoir (déjà) le moral dans les chaussettes pour suivre la conférence de presse du Premier ministre.

Le vaccin Pfizer-BioNTech,  photo: ČTK/Miroslav Chaloupka

Jeudi, un rayon de soleil a néanmoins percé dans ce marasme quasi général : l’annonce de l’aide prochaine que la France apportera à la République tchèque, sous la forme de 100 000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech, qui, selon Andrej Babiš, seront fournies d’ici la mi-mars.

Si, en début de semaine, Israël avait déjà offert 5 000 doses du vaccin Moderna, en Europe, la France est le premier pays à avoir réagi à l’appel au secours qui avait été lancé par le chef du gouvernement tchèque. Il ne s’agira cependant pas d’un don (contrairement à ce que nous avions annoncé jeudi), mais de l’équivalent d’un prêt. Cette fourniture de vaccins doit permettre à la République tchèque de parer au plus pressé et de surmonter la crise, alors que les unités de soins intensifs et de réanimation dans les hôpitaux sont désormais saturées.

Photo: ČTK/Miroslav Chaloupka

Selon l’édition de ce vendredi du quotidien économique Hospodářské noviny, généralement bien informé, la France s’apprête à faire le même geste de solidarité vis-à-vis de la Slovaquie, qui a elle aussi sollicité une aide européenne. Toujours selon le journal, la République tchèque devrait ensuite rendre la même quantité de doses à la France.

Lancée en janvier, la campagne de vaccination n’avance toujours pas au rythme envisagé par le gouvernement, en raison notamment du retard des livraisons. Toutefois, selon les données envoyées par Prague au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, à la date de jeudi, seuls 70% des doses reçues jusqu’à présent par la République tchèque avaient été administrées. Environ 625 000 injections ont été pratiquées et 233 000 rappels ont été effectués, des chiffres qui, pour ce qui est du rythme de vaccination, placent la République tchèque dans la moyenne européenne.

Une République tchèque qui, en début de semaine, malgré l’urgence de sa situation, a décidé de n’utiliser que les vaccins autorisés par les autorités européennes, et ainsi donc de ne pas recourir aux vaccins russe et chinois, à la différence notamment de la Hongrie, un de ses partenaires au sein du groupe de Visegrád.