Semyon Bychkov restera à la tête de l’Orchestre philharmonique tchèque jusqu’en 2028
Chef d’orchestre américain d’origine russe, Semyon Bychkov occupe, depuis 2018, le poste de directeur musical de l’Orchestre philharmonique tchèque. En septembre, il a annoncé avoir prolongé son contrat de cinq années supplémentaires.
Naturalisé américain en 1983, ce natif de Léningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), marié à la pianiste française Marielle Labèque, a dirigé de grands orchestres du monde entier, comme les Philharmonies de Berlin et de Vienne, l’Orchestre symphonique de Londres, l’Orchestre philharmonique de New York ou l’Orchestre de Paris, tout en collaborant avec des opéras tels que le Covent Garden de Londres et le Met de New York.
Semyon Bychkov a succédé à la tête de l’Orchestre philharmonique tchèque au chef Jiří Bělohlávek, décédé prématurément. Il est ainsi devenu le quatrième chef d’orchestre étranger, depuis 1989, à avoir pris les rênes du plus important orchestre du pays, après l’Allemand Gerd Albrecht, le pianiste, compositeur et chef d’orchestre islando-russe Vladimir Ashkenazy et le chef israélien Elijah Inbal.
« Pour la Philharmonie tchèque, la prolongation du contrat avec Semyon Bychkov est synonyme de prospérité, de stabilité et de progrès », estime le directeur général de l’orchestre, David Mareček.
« Cet orchestre est comme un stradivarius »
Au cours des cinq dernières années, Semyon Bychkov a notamment enregistré, avec l’orchestre tchèque, l’œuvre symphonique complet de Piotr Ilitch Tchaïkovski et a entamé l’enregistrement des symphonies de Gustav Mahler. L’orchestre s’est produit sur des scènes prestigieuses, dont le Carnegie Hall de New York et le Suntory Hall de Tokyo.
C’est en ces termes que Semyon Bychkov parlait de « son orchestre » à la fin de 2017, sur les ondes de la Radio tchèque :
« Cet orchestre est un vrai trésor d’une tradition extraordinaire et d’un présent important. Il n’existe pas une seule personne dans le monde qui parlerait de l’Orchestre philharmonique tchèque, ou de manière plus générale de la ville de Prague et de la République tchèque, sans avoir les yeux illuminés et sans être impressionné par la beauté de cette ville, de cet orchestre, de ce pays qui a tant donné au monde. Si j’étais un violoniste, mon rêve serait de jouer avec un stradivarius. Il existe très peu de stradivarius aujourd’hui, ainsi que très peu d’artistes qui ont le privilège de jouer de cet instrument. L’Orchestre philharmonique tchèque est un orchestre que nous pouvons comparer à un stradivarius. »
« Nous ne devons pas rester silencieux »
Le 24 février 2022, les médias tchèques et étranger ont remarqué que Semyon Bychkov était la première personnalité musicale à condamner l’offensive russe en Ukraine. S’exprimant, quelques heures après le début de l’invasion, dans un communiqué publié sur le site de la Philharmonie tchèque, il n’a pas caché sa colère, évoquant les invasions soviétiques de la Hongrie et de la Tchécoslovaquie : « Nous ne devons pas rester silencieux et regarder l’histoire se répéter comme en 1956, 1968 et au-delà. Les porteurs de mort et de destruction doivent être tenus pour responsables et rejetés » a déclaré le musicien de 69 ans qui a émigré d’URSS en 1975.
Dans cette émission musicale, nous vous proposons d’écouter un extrait de la Sérénade pour cordes de P. I. Tchaïkovski interprétée par l’Orchestre philharmonique tchèque sous la baguette de Semyon Bychkov.
A noter que le 17 octobre, la formation et son chef cosmopolite interprèteront des œuvres de J. Haydn et de D. Chostakovitch à la Philharmonie de Paris.