In memoriam : le compositeur Marek Kopelent, réduit au silence sous le régime communiste

Marek Kopelent

Recherché à l’étranger, mais réduit au silence dans la Tchécoslovaquie communiste, le compositeur Marek Kopelent est décédé le 12 mars dernier, à l’âge de 90 ans. C’est à cette figure marquante de la musique classique tchèque de la seconde moitié du XXe siècle que nous consacrons cette émission musicale.

Marek Kopelent  (au centre) | Photo: Archives de Marek Kopelent/Paměť národa

Fils d’un père avocat et d’une mère professeure de français, Marek Kopelent, ainsi que sa sœur, ont fréquenté des écoles françaises de Prague. Dès son plus jeune âge, Marek Kopelent a fait preuve d’un talent musical exceptionnel, encouragé par ses parents.

Au début des années 1950, il étudie la composition à l’Académie des arts musicaux de Prague, avant de découvrir la Seconde école de Vienne et les mouvements d’avant-garde. Cette expérience influence son travail de composition, en musique de chambre et musique vocale particulièrement.

Considéré comme le représentant du mouvement de la « Nouvelle musique », Marel Kopelent s’est imposée sur la scène internationale avec le quatuor à cordes N° 3 créé en 1963. Par la suite, ses œuvres ont été jouées dans des festivals internationaux et le musicien a aussi été membre de plusieurs jurys dans des concours de composition. Il a également dirigé l’ensemble de musique contemporaine Musica Viva Pragensis.

Marek Kopelent  (au centre) avec le compositeur Pierre Boulez | Photo: Archives de Marek Kopelent/Paměť národa

En 1969, Marek Kopelent a accepté une bourse d'études du Goethe Institut, qui comprenait un stage artistique d’un an à Berlin-Ouest. Pendant son absence, la situation en Tchécoslovaquie, alors occupée par les troupes soviétiques, change radicalement. Avec le début de la politique de « normalisation », Kopelent perd son travail d’éditeur de partitions pour la maison Supraphon, et sa musique est bannie par le régime communiste pendant vingt ans. Marek Kopelent peine à trouver du travail, pour être enfin embauché comme accompagnateur au piano dans une école de banlieue de Prague - poste qu’il occupera jusqu’en 1991.

Durant les années 1970, il a composé de nombreuses œuvres, certaines d’entre elles à la suite de commandes des festivals étrangers. Ses compositions ont été présentées, en son absence, dans de grands rendez-vous de musique contemporaine, en Allemagne notamment.

Après la révolution de Velours, Marek Kopelent est devenu professeur de composition à l’académie de Prague et sa musique a été redécouverte dans son pays. Il a exercé de multiples activités et a été nommé, en 1991, Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par la France.

Dans ce Dimanche musical, nous vous proposons d’écouter sa composition Karrak pour violoncelle et piano et son œuvre pour orgues intitulé « Jitřní chvalozpěv pro varhany ».