Trois prix pour des artistes exceptionnels
C'est dans le monument national de Vitkov, édifice austère qui se dresse au-dessus du quartier de Prague-Zizkov, que le ministre tchèque de la Culture, Pavel Dostal, a remis les prix nationaux à trois personnalités de la culture tchèque.
Déjà le 24 novembre le ministre avait décerné les prix nationaux de littérature et de traduction au poète Petr Kabes et au traducteur Dusan Karpatsky. La cérémonie de ce mercredi, au monument national de Vitkov, a été réservée aux arts plastiques, à la musique et au théâtre. C'est le peintre Jitka Valova, qui a remporté le prix national des arts plastiques mais cette distinction est revenue en quelque sorte aussi à sa soeur jumelle, Kveta Valova, disparue en 1998. Les deux soeurs formaient un duo curieux et complémentaire. Tandis que Kveta créait des visions robustes et quasi monumentales, Jitka composait sur ses tableaux des formes effilées et fragiles. Pendant de longues années, les soeurs isolées dans leur atelier de la ville industrielle de Kladno, créaient des toiles à la limite de l'art abstrait, toiles qui n'avaient rien pour allécher les autorités communistes. Ce n'est qu'après la chute du communisme et grâce à une grande rétrospective au Musée d'art moderne de Prague que l'originalité, la profondeur et la poésie poignante de leur art ont pu être appréciées par le public. C'est David Radok (49 ans) qui est, cette année, lauréat du prix national de théâtre. Fils du célèbre metteur en scène Alfred Radok, père la Lanterne magique, il consacre la majorité de son temps à la mise en scène de l'opéra. Il travaille souvent à l'étranger, notamment en Suède qui est sa seconde patrie, mais il a réalisé aussi quelques unes des meilleures productions du Théâtre national de Prague des dernières années. On n'est pas prêt d'oublier Woyzeck d'Alban Berg ou Lady Macbeth de Mzensk de Chostakovitch, opéras qui lui ont permis de mettre en valeur son sens exceptionnel des spécificités du genre. Et finalement, le Prix national de musique a été remporté par le compositeur Marek Kopelent (71 ans), professeur à l'Académie de musique à Prague, qui était et qui reste toujours un musicien d'avant-garde. Ses oeuvres n'ont jamais été faciles à écouter, elles fascinent ou elles révoltent, mais elles ne laissent pas indifférent ...