100 ans depuis le décès de Charlotte Garrigue Masaryk
Un siècle s’est écoulé depuis la mort de la femme de lettres, intellectuelle et féministe d’origine américaine Charlotte Garrigue Masaryk. La femme du premier président de la République tchécoslovaque avait œuvré pour que la première constitution du pays établisse l’égalité entre les hommes et les femmes.
Née en 1850 à Brooklyn, Charlotte Garrigue Masaryk comptait parmi ses ancêtres certains des premiers colons en Amérique, qui avaient émigré d’Europe sur le Mayflower. Elle a rencontré son futur mari, Tomáš Garrigue Masaryk, à Leipzig, où elle étudiait la musique. Tous deux s’intéressaient à la philosophie et à l’art, et ils avaient également des idéaux communs.
Ils se sont mariés en 1878, et le fait – très inhabituel aujourd’hui encore – que Tomáš Garrigue Masaryk prenne le nom de famille de son épouse illustre bien le respect qu’il avait pour elle.
Ils ont vécu quelques années à Vienne avant de déménager à Prague. Là, Charlotte s’est rapidement impliquée dans la vie publique. Elle a appris le tchèque, et s’est engagée dans des mouvements féminins, devenant ainsi la première étrangère du Club américain de dames. Par la suite, elle s’est également impliquée dans la section féminine du mouvement d’éducation physique, le Sokol, et soutenait financièrement l’instruction des femmes peu fortunées. Elle était membre du Parti social-démocrate tchécoslovaque.
La difficile période de la Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale a été une période particulièrement difficile dans la vie de Charlotte Garrigue Masaryk. Toute la famille a fait l’objet de menaces, notamment physiques, et Charlotte a été interrogée et poursuivie par la police.
Elle est restée seule à Prague pendant que son mari et leur fille Olga vivaient en exil. Leur fille Alice a été arrêtée et emprisonnée pendant un certain temps à Vienne. De leurs deux fils, un seul est revenu du front.
La toute première première dame
Après que Tomáš Garrigue Masaryk a été élu premier président tchécoslovaque, en 1918, Charlotte est devenue première dame et s’est engagée pour que la première constitution tchécoslovaque (1920) assure l’égalité entre les hommes et les femmes, y compris en termes de droit de vote.
Néanmoins, la période de la guerre avait laissé des traces sur la santé de la première dame. Ainsi, c’est sa fille Alice qui l’a remplacée dans les tâches protocolaires.
Néanmoins, jusqu’à la mort de Charlotte, le 13 mai 1923, c’est à son épouse que Tomáš Garrigue Masaryk confiait ses craintes concernant la fragilité de la démocratie dans la jeune Tchécoslovaquie. Et le premier président de la République tchécoslovaque ne s’est ensuite jamais remarié.
« Sans elle, jamais je n’aurais compris le sens de la vie et ma mission politique. » — Tomáš Garrigue Masaryk
