Zdeněk Mácal : « Quand je dirige, je me sens tellement proche de Dieu, de Brahms et de Mahler »
Le célèbre chef d’orchestre tchèque Zdeněk Mácal qui avait fait une importante partie de sa carrière aux Etats-Unis et avait dirigé les plus grands orchestres du monde est décédé le 25 octobre dernier à l’âge de 87 ans. Nous lui consacrons cette émission musicale.
Né à Brno en 1936 et influencé d’abord par son père, un musicien de jazz, Zdeněk Mácal s’est fait connaître au milieu des années 1960 lors des concours de direction d’orchestre à Besançon et à New York.
Après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie en 1968, Zdeněk Mácal s’exile d’abord en Allemagne de l’Ouest, puis aux Etats-Unis, renonçant à une carrière prometteuse dans son pays natal. Il a d’abord dirigé l’orchestre symphonique de la radio de Cologne, puis celui de Hanovre.
Aux Etats-Unis, il a fait ses débuts avec le Chicago Symphony Orchestra en 1972, pour enchaîner ensuite avec d’autres orchestres américains : ceux de San Antonio, au Texas, de Boston, de New York et du New Jersey.
En Europe, Zdeněk Mácal a collaboré notamment avec l’Orchestre philharmonique de Berlin et l’Orchestre symphonique de Vienne, tout en travaillant également en France et en Italie. Dans les années 1980, sa carrière prend un nouvel envol avec l’Orchestre symphonique de Sydney, ainsi qu’avec le Milwaukee Symphony Orchestra, dans l’Etat du Wisconsin, dont il devient directeur artistique en 1986.
En 2003, Zdeněk Mácal revient à Prague pour prendre la direction de l’Orchestre philharmonique tchèque, qu’il quitte quatre ans plus tard.
Spécialiste du répertoire tchèque, autrichien et allemand, notamment de Mahler, Brahms, Beethoven ou Mozart, le chef a dirigé en tout quelque 170 orchestres sur quatre continents, avec lesquels il a réalisé de nombreux enregistrements. Il s’est fait connaître également grâce à sa lecture des compositions de Bohuslav Martinů, de Leoš Janáček, mais surtout d’Antonín Dvořák, son auteur préféré.
Le chef d’orchestre a mêlé toute sa vie ses deux passions : la musique et l’automobile. Dans sa nécrologie, la Radio tchèque a également rappelé que Zdeněk Mácal a passé plus d’un demi-siècle aux côté de son épouse tchèque Jiřina, qu’il appelait Ginny.
« Quand je dirige un orchestre, je suis entre la terre et le ciel. Je me sens tellement proche de Dieu, de Brahms et de Mahler. (…) Si je meurs demain, ma vie aura été remplie jusqu’au dernier moment. J’ai vécu tant de moments immenses et inoubliables dont je suis extrêmement reconnaissant. Ce dont je rêvais dans ma jeunesse s'est réalisé. C'est une bénédiction. », s’était confié le maestro, il y a treize ans de cela.
Nous vous proposons d’écouter, dans cette émission, un extrait de la 7e symphonie d’Antonín Dvořák que Zdeněk Mácal a enregistrée avec l’Orchestre symphonique de la ville de Prague.