Presse : le vote par correspondance, une question épineuse en Tchéquie
Cette nouvelle revue de presse explique d’abord pour quelle raison ’la mise en place du vote par correspondance est à la traîne. Il y sera ensuite question de la participation des athlètes russes aux JO de Paris sous bannière neutre, à laquelle le Comité international olympique a donné son aval. Elle propose également quelques observations en lien avec les récentes funérailles de Karel Schwarzenberg. Il y sera enfin question des recherches les plus populaires sur Google et des plus grandes fortunes du pays.
Une grande bataille entre les partis de la coalition gouvernementale et l’opposition est prévue en lien avec le projet de vote par correspondance qui vient d’être soumis à la Chambre des députés par les partis de la coalition gouvernementale. L’éditorialiste du quotidien Hospodářské noviny remarque :
« Le plus étonnant, vu de l’extérieur, c’est que le vote par correspondance qui est en vigueur sous diverses formes dans 22 pays de l’Union européenne, ne soit pas en vigueur depuis longtemps en Tchéquie. Ce sont notamment le mouvement ANO d’Andrej Babiš et le parti d’extrême-droite SPD de Tomio Okamura qui s’y opposent affirmant qu’il serait impossible de garantir que les élections soient directes et secrètes. ’L’argument contre le vote à distance est d’autant plus absurde que presque tout se fait à distance de nos jours. Or, les avantages l’emportent largement sur les inconvénients. »
La véritable raison de ce refus, comme l’explique l’éditorialiste du quotidien économique, est ailleurs :
« Lors des dernières élections législatives, les partis actuellement au pouvoir ont obtenu 86 % des voix des Tchèques de l’étranger. De même, au deuxième tour de l’élection présidentielle, Petr Pavel a battu Andrej Babiš par 95 voix contre 5. Dans les deux cas, environ 20 000 compatriotes se sont déplacés pour aller voter dans nos ambassades. Mais il existe au moins dix fois plus de personnes possédant un passeport tchèque qui vivent de manière permanente ou temporaire à l’étranger ce qui constitue une force importante, notamment en cas d’élection serrée. »
L’auteur d’une note publié dans l’hebdomadaire Respekt estime à ce propos :
« En ces temps de difficultés économiques et de morosité au sein de la société, la question du vote par correspondance ne semble pas pouvoir apporter d’amélioration de la vie quotidienne. Néanmoins, il s’agit d’une chose importante qui profitera d’une manière ou d’une autre à tout un chacun. »
Controverse autour de la participation des athlètes russes au JO de Paris
La décision du Comité international olympique qui va autoriser les athlètes russes à participer aux JO d’été à Paris, a été largement commentée dans la presse tchèque. Le site Seznam Zprávy, par exemple, a dénoncé l’argumentation selon laquelle il fallait séparer le sport de la politique :
« Il s’agira des quatrièmes Jeux olympiques consécutifs où la Russie ne sera pas autorisée à se produire comme les autres. Les Jeux de Paris seront les premiers depuis le 24 février 2022, date à laquelle le Kremlin a lancé son invasion de l’Ukraine. Ils seront donc les premiers depuis Marioupol, Boutcha, Bakhmut. A cause de tous ces crimes, la Russie est devenue un paria pour le monde libre, bien plus qu’elle ne l’était auparavant. Certes, l’invitation olympique sera limitée, car les équipes russes et biélorusses ne pourront pas participer aux Jeux et les individus admis ne se présenteront pas sous le nom de leur pays, mais seulement sous bannière neutre. Cette participation ouvrira toutefois pour la première fois la porte au retour des Russes sur la scène mondiale. »
L’auteur du texte a émis l’idée que seul un boycott, ou du moins un boycott politique, qui se traduirait par l’absence de délégations aux cérémonies pourrait sauver cette erreur avant d’ajouter :
« Un boycott par les athlètes des pays libres serait une solution idéale mais difficile, voire cruelle pour eux. Mais comment garantir que les Ukrainiens, victimes de l’agression de Poutine, ne finiront pas honteusement dans un coin, y compris leurs athlètes, dont nombre d’entre eux sont tombés pour notre liberté ? »
Ces aristocrates tchèques qui ont servi la cause nationale
Le journal Lidové noviny, tout comme d’autres périodiques locaux, a consacré beaucoup d’attention aux funérailles de Karel Schwarzenberg, ancien chef de la diplomatie et proche collaborateur de Václav Havel :
« C’était un événement comme nous n’en verrons peut-être plus jamais. En effet, les funérailles de l’homme qui a contribué à façonner le visage de ce pays après la chute du régime communiste ont réuni un public comme nous n’en avons jamais pu voir ensemble. Depuis des hommes d’Etat et des hommes et femmes politiques, anciens et actuels, en passant par les représentants des familles régnantes d’Europe, du Luxembourg, de Monaco et du Liechtenstein, des Habsbourg et de la noblesse tchèque, jusqu’aux sympathisants les plus divers. Prague ne verra plus jamais un tel rassemblement. »
Pour le chroniqueur du journal Deník N, les adieux que la Tchéquie a faits à Karel Schwarzenberg ont été « tantôt dignes et paisibles, tantôt pathétiques et kitsch ». L’occasion également pour lui de rappeler que les pays tchèques ont connu dans leur histoire plus d’aristocrates qui ont servi la cause nationale avec dévouement :
« Quelques jours plus tard, le 12 décembre, une autre célébration a eu lieu, avec beaucoup moins de faste cette fois-ci. Celle qui a vu sonner les cloches en l’honneur d’un autre aristocrate tchèque, le comte Jan Nepomuk František Harrach, né en 1828. A l’occasion de sa mort, un nouveau buste a été dévoilé au Musée national de Prague pour être installé ultérieurement dans l’une des galeries intérieures du musée. Ce rappel subtil signale que si l’on parle de la fin d’une époque à propos de la mort de Karel Schwarzenberg, il faut se souvenir que la société tchèque a ressenti la même chose à propos de ses autres nobles partisans de l’époque. Jan Harrach en est un bon exemple. »
« L’homme qui, selon l’historien Josef Pekař a apporté une contribution fondamentale à l’édification de l’Etat tchèque moderne et de son indépendance, brisant ainsi le récit de l’émancipation tchèque comme une affaire purement populaire et, dans le meilleur sens du terme, plébéienne », peut-on lire également dans Deník N.
Les recherches sur Google les plus populaires en Tchéquie
L’élection présidentielle, la guerre entre Israël et le Hamas, l’incendie de l’île de Rhodes, l’émission Danse avec les stars et l’ouverture d’une filiale de la chaîne Popeyes à Prague. Autant de recherches sur Google qui figuraient parmi les plus populaires en Tchéquie cette année. A partir du communiqué de presse de Google, le site echo24.cz indique encore :
« En ce qui concerne les personnalités qui ont le plus intéressé les Tchèques, c’est le président de la République Petr Pavel qui a occupé la première place, suivi de l’ex-Premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle Andrej Babiš et de son épouse, ainsi que d’autres candidats. »
Les plus grandes fortunes en Tchéquie dominées par les hommes
Le site echo24.cz a également dressé la liste des plus grandes fortunes tchèques de cette année :
« Renáta Kellnerová, héritière de l’empire PPF, et sa famille restent les plus riches avec une fortune de 378 milliards de couronnes tchèques. Daniel Křetínský, propriétaire majoritaire de la holding EPH avec une fortune de 210,9 milliards de couronnes occupe la deuxième place, selon le magazine Forbes. Le chef du mouvement ANO Andrej Babiš complète le top 5 avec 170,1 milliards de couronnes. »
L’âge moyen des millionnaires tchèques en dollars, comme le précise encore le site, est de 56 ans. Cela dit, l’émergence de fortunes plus jeunes qui sont des descendants des entrepreneurs qui s’étaient imposés à partir de 1989 ou des fondateurs de start-ups à succès se fait également de plus en plus remarquer. « Et même si le nombre de femmes a légèrement augmenté, les hommes fortunés sont nettement plus nombreux. Il s’agit surtout d’hommes d’affaires, d’avocats de premier plan ou de divers spécialistes », a-t-il encore indiqué.
