Un premier zoo tchèque met en place un refuge pour de grands fauves maltraités

Tigres, lions ou pumas : même si leur élevage à domicile, très prisé des Tchèques, est soumis à une réglementation très stricte, les grands fauves vivent souvent dans des conditions inadaptées à leurs besoins. Un premier refuge destiné à la prise en charge de ces animaux victimes de maltraitance sera ouvert au printemps au zoo de Tábor, en Bohême du Sud.

Evžen Korec | Photo: ZOO Tábor

Comme l’explique Evžen Korec, le directeur du zoo, en Tchéquie, les grands fauves élevés par des particuliers sont bien plus nombreux que tous ceux vivant dans les jardins et parcs zoologiques du pays. Il y a quatre ans, un amendement a renforcé, par différentes mesures, la protection des animaux exotiques dans le pays. Et depuis 2022, un décret contraint les éleveurs, dont certains sont par ailleurs tenus de suivre une formation obligatoire, à garantir aux animaux un enclos possédant une surface minimum.

Bien que les autorités aient le pouvoir de saisir un animal sauvage victime de maltraitance, la pratique diffère souvent de la théorie : l’État manque de structures susceptibles d’accueillir les grands fauves en particulier.

Un premier refuge du genre devrait bientôt être ouvert au zoo de Tábor. Il accueillera temporairement des grands fauves insensibles au froid, comme l’explique Eva Nemravová, employée du zoo :

« Ils disposeront d’un abri qui les protégera du vent et de la pluie. Toutefois, comme ces abris ne seront pas chauffés, nous ne pourrons pas y placer par exemple de lion ou de fossa. Néanmoins, ce sera un refuge idéal pour les carnivores qui apprécient le froid, comme le lynx, le puma ou le tigre. »

Photo: Magdalena Hrozínková,  Radio Prague Int.

Les spécialistes déconseillent aux particuliers d’élever un animal sauvage, et notamment un grand fauve, chez eux : outre le coût élevé de la nourriture, des soins vétérinaires et des installations adaptées, de nombreux documents et permissions sont nécessaires, du fait qu’il s’agit d’espèces menacées. Les amoureux des fauves doivent aussi être conscients du danger lié à l’élevage à domicile, comme en témoignent les nombreux cas d’attaques mortelles ou de fuites d’animaux survenus ces dernières années. Malgré les efforts de l’État tchèque en matière de législation, de nombreux éleveurs particuliers arrivent à contourner toutes les règles et obligations, comme le constate Eva Nemravová :

Zoo de Tábor | Photo: Qasinka,  Wikimedia Commons,  CC0 1.0 DEED

« Ils veulent avoir un animal de compagnie, mais ils s’achètent un serval à la place d’un chat. Un tel animal devrait être retiré à son propriétaire, en raison des mauvaises conditions de vie et de l’absence de documents aussi. Mais son placement est problématique pour l’État. Lorsque vous avez un animal solitaire, par exemple un tigre, vous avez besoin d’un immense enclos. Vous ne pouvez pas non plus le placer avec d’autres animaux parce qu’il ne les supporterait pas. »

Au zoo de Tábor, les grands fauves maltraités auront tout le confort nécessaire, y compris leur propre piscine. Le centre de sauvetage CITES, dont la construction a été cofinancée par le Fonds national pour l’environnement, ouvrira ses portes en avril prochain.

Photo: Magdalena Hrozínková,  Radio Prague Int.
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Auteurs: Magdalena Hrozínková , Jan Kopřiva
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