En Tchéquie, le Festival olympique est « un paradis pour les familles sportives »
En Tchéquie, c’est à Most, dans le nord-ouest de la Bohême, sur les bords d’un lac créé à l’endroit d’une ancienne mine de charbon à ciel ouvert, que le cœur des Jeux olympiques bat le plus fort. Au pied d’une Tour Eiffel conçue spécialement pour l’occasion, le Festival olympique ravit chaque jour des milliers d’enfants et d’adultes qui, sur un même site, peuvent s’essayer à plus de 50 disciplines sportives. Un projet du Comité olympique tchèque unique en son genre.
« Un endroit formidable ». Présente sur les bords du Lac de Most, jeudi, l’ancienne double championne olympique du lancer du javelot (à Pékin en 2008 et à Londres en 2012) Barbora Špotáková est « enchantée » par ce Festival olympique dont elle est une des ambassadrices et qu’elle considère comme « un paradis pour les familles sportives ».
Un « paradis » en forme de grand parc d’attractions sportives, comme le précise Naďa Černá, directrice des différents projets menés par le Comité olympique tchèque, parmi lesquels le Festival olympique compte assurément parmi les plus importants :
« Nous présentons cette année un nombre record de sports, cinquante-deux au total, et les visiteurs peuvent essayer ce qu’ils veulent. Le festival est d’abord pensé pour les enfants et c’est donc aussi parfois un bon moyen pour eux et leurs parents de découvrir certaines disciplines et de voir éventuellement ce qu’ils aimeraient faire. Nous retransmettons aussi en direct sur des écrans géants les épreuves dans lesquelles des sportifs tchèques sont en lice à Paris et les gens peuvent rencontrer des champions. Aujourd’hui, par exemple, Barbora Špotáková est là pour une démonstration au javelot, et comme vous le voyez, elle se montre très disponible avec tout le monde. Et puis je n’oublie pas l’eau du lac. C’est l’été, il fait chaud et lorsque vous en avez marre, vous pouvez aller piquer une tête ou vous essayez à la voile ou à l’aviron. Voilà, c’est tout ça, le festival... »
De l’aviron au taekwondo en passant par le tir à l’arc, l’équitation, l’escalade, le padel ou d’autres sports dont ils ne connaissent parfois pas bien même les noms, à d’autres disciplines plus traditionnelles comme le volley, le handball ou la natation, les enfants, très nombreux à Most, en groupe ou accompagnés de leurs parents ou grands-parents, en profitent au maximum et s’en donnent à cœur joie. Une possibilité que Barbora Špotáková, autrefois, aurait elle aussi aimé avoir :
« Si un tel festival avait existé quand j’étais petite, je pense que j’en aurais profité du matin jusqu’au soir et que j’aurais voulu essayer toutes les disciplines. C’est la même chose avec mes enfants. J’ai eu un mal de chien à leur faire quitter les stands de certains sports. Enfant, j’ai longtemps pratiqué plusieurs sports et quand plus tard il m’a fallu faire un choix, l’athlétisme a été le choix du cœur. Aussi parce que je me suis rendu compte que j’étais davantage faite pour les sports individuels que pour les sports collectifs. »
Depuis l’ouverture des portes du festival au public, vendredi dernier, en même temps que la Flamme olympique était allumée à Paris, 4 000 personnes visitent quotidiennement le site du festival à Most, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Prague. Cet intérêt du public, Naďa Černá l’explique par la tradition que possède désormais en Tchéquie ce Festival olympique :
« Après le grand succès de la Maison tchèque aux Jeux de Londres en 2012, qui avait été visitée par 30 000 Tchèques, nous nous sommes dit qu’il ne serait pas possible de répéter la même chose lors des Jeux suivants, qu’ils soient d’hiver ou d’été, puisqu’ils devaient se tenir à Sotchi, à Rio et à Pyeongchang, soit donc dans des villes et des pays trop éloignés pour que les gens puissent y voyager en grand nombre. L’idée que nous avons eue était donc d’importer en quelque sorte l’ambiance des JO en Tchéquie pour que les gens puissent vivre l’événement comme s’ils y étaient. »
Ce papa de deux jeunes garçons « y est » même, à cette grande fête du sport pour tous, pour la deuxième fois déjà en une semaine. Et à l’entendre, avec le même enthousiasme pour la deuxième que pour la première...
« Il y a beaucoup de stands et de sports, et beaucoup de choses que nous n’avons pas eu le temps de faire le premier jour, alors nous sommes revenus. Les garçons en avaient envie mais il n’a pas fallu qu’ils insistent beaucoup. Comme nous habitons à Most, il aurait été dommage de ne pas leur faire plaisir. Et puis moi aussi je trouve que c’est pas mal ici, on ne voit pas le temps passer tellement il y a de possibilités. C’est à côté de chez nous et ce n’est pas tous les jours, donc on essaie d’en profiter le plus possible. C’est bien, ça change de l’ordinaire. »
Tchèque à la base, donc, ce projet de Festival olympique, qui s’appellait « Parc olympique » lors de la grande première à Prague en 2014, s’est développé dans d’autres villes tchèques ainsi que dans d’autres pays. Cette année, ainsi, un Festival olympique se tient aussi aux Pays-Bas, en Slovaquie ou encore en Lettonie, comme s’en félicite une de ses « mamans », Naďa Černá :
« Le Comité international olympique (CIO) s’est vite rendu compte du potentiel d’une telle opération et de l’engouement qu’il pouvait susciter autour. Son intérêt est bien évidemment que le public qui s’intéresse aux Jeux soit le plus nombreux possible partout dans le monde. Du coup, depuis 2017, le projet dépend directement du CIO et, cette année, c’est sous une licence internationale que nous organisons ce festival à Most. Cela nous permet de proposer quelque chose qui ressemble vraiment à ce qui se passe à Paris. Nous avons le droit d’utiliser la marque Paris 2024, la mascotte, et tout cela fait que c’est une ambiance authentique qui règne ici. »
Une ambiance d’autant plus authentique qu’une étonnante réplique de la Tour Eiffel haute de quatorze mètres se dresse au cœur du parc, avec l’eau du lac en toile de fond. Une Tour Eiffel fruit de l’étonnant travail d’une société tchèque, réalisée à partir de déchets plastiques récupérés dans les océans et grâce à l’impression 3D.
Ouvert tous les jours à compter de 9h00, le Festival olympique à Most refermera ses portes le 11 août prochain, en même temps que les Jeux au Stade de France à Paris.