Qu’y a-t-il de plus beau qu’une chanson de Noël en ce bas monde ? Assurément pas grand-chose, et c’est ce que va aisément prouver cette émission spéciale de Radio Prague consacrée à ces chants légendaires interprétés par les plus grands artistes tchèques. Même si la République tchèque n’a pas eu la joie de porter en son sein un groupe aussi incroyable que La Compagnie Créole, lequel a donné ses lettres de noblesse à la chanson de Noël avec « Bon baiser de Fort-de-France », Bohême, Moravie et Silésie peuvent se targuer d’avoir enfanté des génies du genre, tels que l’inévitable Karel Gott. Champion de la chanson de variété tchèque toute catégorie depuis un demi-siècle, le « Rossignol tchèque » a offert au chant de fin d’année une place de choix dans son immense répertoire. Mais ce n’est pas le seul comme nous allons ensemble le découvrir...
Photo: Supraphon
La barre a été placée d’emblée très haut puisque c’est Karel Gott qui a lancé l’émission avec son morceau « Dny zázraků a přání », qu’on peut traduire par « Les Journées des miracles et des souhaits », un titre qui traduit élégamment l’esprit de Noël. Mais que serait cette fête anniversaire de la naissance de Jésus Christ sans un peu de neige qui étendrait son blanc manteau sur la Tchéquie ? C’est ce que nous a ensuite rappelé Helena Vondráčková, une chanteuse emblématique de la scène musicale tchèque depuis les années 1960, avec le titre « Bilé Vanoce » (« Noël blanc »). Enfin, le troisième morceau est tout simplement un hit de Noël, « Purpura » du maître Jiří Suchý, un chant qui a constitué le fond sonore des fêtes de fin d’années pour des générations de Tchèques.
'Půlnoční', foto: YouTube
Mais Noël en musique, cela ne se résume pas seulement à la chanson de variété la plus chaste, ni à ces « koledy », ces chants traditionnels que les enfants tchèques ont coutume depuis des centaines d’années de fredonner en cette fin d’année. C’est également un thème qu’on retrouve fréquemment dans la pop ainsi que dans la musique folk. Et parfois avec un certain succès comme l’illustre Václav Neckář, qui enregistrait en 2011 avec son groupe Umakart la bande originale du film Alois Nebel. Cela donne un tube planétaire en Tchéquie, « Půlnoční ». Après ce hit, on écoutera le groupe NightWork, une formation pop très populaire qui s’est également frotté au genre avec une chanson au titre évocateur, « Vánoční čas » (« Le temps de Noël). Et puis il faut aussi mentionner le groupe de folk rock Čechomor, dont la popularité ne se dément pas depuis la sortie en 2002 du faux documentaire de Petr Zelenka intitulé « Rok ďábla » (« L’Année du diable »). Dans la bonne dizaine d’albums à l’actif de Čechomor, une chanson de Noël se distingue d’entre toutes, « Tisíc andělů » (« Mille anges »).
Divokej Bill, photo: Tomáš Novák, ČRo
Puisque les rockeurs ont du cœur, il n’y a pas de raison de les empêcher de chanter le Noël. Dans le monde francophone, c’est ce qu’ont réalisé avec brio des groupes comme les Wampas ou René Binamé. En Tchéquie aussi, on trouve divers exemples éloquents de croisements entre rock’n roll et chant de Noël ; les formations Alkehol, Xindl X ou Kabát le prouvent indiscutablement. Tout comme les groupes Divokej Bill et Tři sestry, des illustres représentants en Tchéquie d’un genre qu’on pourrait appeler « pub rock » qui se sont réunis pour livrer plusieurs morceaux essentiellement construits autour de la thématique de Noël. Cela donne notamment Půjdem spolu do Betléma (Nous irons ensemble à Bétleem) et Veselé Vánoce (Joyeux Noël). Joyeux Noël, c’est précisément ce qu’il nous reste à vous souhaiter.