Nomura rejette les accusations
Moins le système bancaire en République tchèque est transparent, plus nombreuses et plus téméraires sont les spéculations autour des banques en crise. Le quotidien Mlada fronta Dnes, dans sa parution de jeudi, semble avoir des informations confidentielles sur des opérations douteuses de la société d'investissement japonaise Nomura. Jan Uhlir résume.
Selon le quotidien tchèque, en effet, Nomura cherche à se sortir le plus élégamment possible de la situation précaire, créée après la faillite brusque de la banque IPB (Banque des postes et des investissements). Banque, précisons, dont elle contrôlait, par le biais de la maison Saluka, 46% des parts sociales. Nomura, il faut le dire, ne cachait pas, dès le début, son intention de consolider la banque tchèque pour la revendre plus tard. La banqueroute de l'IPB et, surtout, sa vente précipitée, dans l'espace d'une nuit, à la CSOB (Banque commerciale tchécoslovaque), contrôlée par les Belges de la KBC, ont pris, selon toute évidence, les Japonais au dépourvu. Leur réaction, il ne fallait pas s'y attendre longtemps.
Cette semaine, Nomura ma effectivement informé de la vente, par Saluka, de ses actions aux sociétés Torkmain et Levitan. Cette opération a toutefois été remise en question par la Banque nationale tchèque. Son argument est fort : pour les transactions de cette envergure, la société japonaise nécessite inconditionnellement le consentement de la banque centrale. Ce qui n'est pas le cas, d'après le porte-parole de la banque centrale. Traduit dans le langage du droit, la vente des actions de l'IPB ne serait pas valide. De son côté, Randall Dillard de Nomura insiste sur le déroulement irréprochable de toute la transaction. Le fait que la banque nationale a initié la convocation d'une réunion avec le ministère des Finances, le Fonds du patrimoine national, la banque CSOB et la Konsolidacni banka (Banque de consolidation) n'y sera évidemment pas pour rien. Affaire, donc, à suivre. D'autant que le quotidien tchèque accuse la société japonaise de chercher à se débarrasser de son engagement de rembourser quelque 9 milliards de couronnes, montant d'un crédit qu'elle aurait utilisé antérieurement à l'achat d'actions des deux plus grandes brasseries tchèques, Pilsner Urquell et Radegast.