Nouveaux faits choquants autour de l'attentat contre Reinhard Heydrich en1942

Reinhard Heydrich, foto: Bundesarchiv, Bild 146-1969-054-16 / Hoffmann, Heinrich / CC-BY-SA / Wikimedia Commons 3.0

Les historiens tchèques viennent de découvrir une feuille d'émargement, qui jette une nouvelle lumière sur les circonstances de l'attentat contre Reinhard Heydrich, protecteur du Reich en Bohême et en Moravie. Le 27 mai 1942, à Prague, ce dernier est devenu la victime de l'attentat perpétré par deux membres de l'unité tchécoslovaque à l'étranger, Josef Gabcik et Jan Kubis.

Reinhard Heydrich,  photo: Bundesarchiv,  Bild 146-1969-054-16 / Hoffmann,  Heinrich / CC-BY-SA / Wikimedia Commons 3.0
Les historiens tchèques viennent de découvrir une feuille d'émargement, qui jette une nouvelle lumière sur les circonstances de l'attentat contre Reinhard Heydrich, protecteur du Reich en Bohême et en Moravie. Le 27 mai 1942, à Prague, ce dernier est devenu la victime de l'attentat perpétré par deux membres de l'unité tchécoslovaque à l'étranger, Josef Gabcik et Jan Kubis. Après l'attentat, ils se cachent dans l'église Saint-Cyrille-et-Méthode de Prague où ils trouvent la mort plus tard. C'est leur compagnon d'armes Karel Curda qui a trahi leur abri à la gestapo. Le nom de Karel Curda figure aussi sur la feuille d'émargement de la gestapo, découverte récemment par l'historien Vojtech Sustek. La feuille contient les noms de 48 personnes parmi lesquelles la gestapo a réparti 20 millions de couronnes, une somme astronomique à l'époque, pour l'avoir aidé à trouver les auteurs de l'attentat. Selon l'historien Sustek, Curda a dénoncé ses amis pour stopper les persécutions massives. Plus tard, Curda est devenu l'un des meilleurs agents de la gestapo qui a envoyé à la mort des dizaines de résistants. Selon la feuille d'émargement, la gestapo lui a payé 5 millions de couronnes...

Parmi les dénonciateurs qui figurent sur la feuille, il y a le prieur de l'ordre des chevaliers de Malte, Franz Werner Bobe, qui dénonçait même les Allemands qui venaient se confesser à lui. « Cet homme dénonçait n'importe qui avec un plaisir sadique », dit l'historien Jaroslav Cvancara, auteur d'une riche publication sur l'attentat contre Heydrich. Après la guerre, Bobe a collaboré avec la police politique communiste qui l'a condamné plus tard à la peine de mort par pendaison.

Les historiens divisent les Tchèques, dont les noms figurent sur la feuille d'émargement en deux catégories: ceux qui devaient témoigner car ils étaient par hasard sur le lieu de l'attentat, et ceux qui sont venus témoigner de leur propre initiative. « Ces derniers n'étaient pas très nombreux », précise l'historien Stanislav Kokoska. Selon lui, parmi les Tchèques, il y avait beaucoup moins de dénonciateurs que, par exemple, en France, en Lituanie ou en Ukraine. Il est peu connu, aussi, que les Tchèques étaient le seul peuple en Europe à ne pas avoir proposé aux Allemands la création d'une unité de combat.

Auteur: Astrid Hofmanová
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