Nouvelle organisation en vue pour les transports en commun pragois
C’est une petite révolution dans le système des transports en commun à Prague : ce mardi, le conseil municipal a donné le feu vert à la plus importante modification du réseau tram et bus depuis trente ans. Le nouveau système devrait être appliqué dès la rentrée, et ce malgré le désaccord de certains spécialistes des transports, mais surtout des arrondissements municipaux.
« Ce nouveau système n’a pas été bien élaboré, il n’a pas été bien réfléchi. Pourtant, les transports publics à Prague sont très appréciés à l’étranger. Paradoxalement, ces modifications les rendront moins attractifs et confortables aux yeux des Pragois. Les gens feront la queue aux arrêts de bus. Finalement, ils préféreront prendre leur voiture pour ne pas arriver en retard au travail. »
Petr Moos a coréalisé une étude approfondie sur les transports publics à Prague, commandée par la maire de Prague, mais dont les résultats ont finalement été ignorés par cette dernière. Les conseillers municipaux sont également restés sourds aux objections des maires d’arrondissement de la capitale qui demandaient notamment de repousser le lancement du nouveau système au début de l’année prochaine. Si ces édiles craignent surtout le chaos qui risque de se produire dans les rues de la ville à la rentrée, Josef Nosek, chargé des transports à la mairie de Prague, garde son sang froid. Il explique :« Nous voulons par là concurrencer le transport individuel qui a commencé, ces derniers temps, à prendre le dessus sur le transport public. Nous comptons lancer, dans les prochains jours, une vaste campagne d’information à ce sujet. Je pense que grâce à cette campagne et grâce aux médias qui commencent à en parler, tout le monde sera suffisamment renseigné. »Reste à savoir donc si le plus grand bouleversement du réseau « MHD », comme les Tchèques appellent les transports en commun, survenu depuis 1985, facilitera réellement les déplacements des Pragois, ainsi que ceux des touristes… et s’il permettra effectivement d’économiser plus de 400 millions de couronnes par an, comme l’espèrent tant les initiateurs du projet.