Nouvelles Samedi, 14. AOÛT, 1999
Par Omar Mounir
Rappatriement d'un centre de documentation
C'est ce lundi que l'ambassade tchèque en Allemagne va acheminer vers la République tchèque la première partie de ce qui fut autrefois le Centre de documentation tchécoslovaque de la littérature indépendante. Ce centre a été fondé en mars 1986 par une équipe d'intellectuels tchèques en exil: Jiri Grusa, Frantisek Janouch, Josef Jelinek, Ivo Kunstyr, Ivan Medek, Jiri Pelikan, Vilem Precan, Karel Jan Schwarzenberg, Pavel Tigrid, Jan Vladislav et Lubomir Durovic. Jusqu'en 1989, c'est la fondation américaine National Endowment for Demokracy, le Centre britannique pour l'Europe de l'Est, Publishing Project et la Fondation de la Charte 77 qui ont financé ce centre. Ce rappatriement ferme symboliquement le chapitre de l'exil.
Criminalité et activités de la police criminelle
La police pragoise a mis en arrestation trois étrangers accusés d'avoir exercé du chantage sur un commerçant vietnamien, à qui ils auraient essayé d'extorquer 20.000 $ sous peine de tuer toute sa famille. Ils encourent la réclusion de 2 à 8 ans.
L'Ukrainien Sergej S., qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, pour organisation d'un assassinat en Ukraine, a été arrêté, dans les toilettes de l'aéroport international de Prague, une heure et demie avant qu'il ne s'envole pour New York. Le suspect aurait essayé vainement d'opposer une résistance.
Décidément, les hold-up des succursales de banques font rage en République tchèque ces derniers jours. Selon le scénario classique, un homme armé et masqué s'est fait remettre, ce vendredi à 14 heures, le contenu de la caisse à la succursale de la Caisse d'épargne à Ceska Lipa, dans la région de Prague, avant de prendre la poudre d'escampette. Faible buttin, puisqu'il eut moins que l'équivalent de 2000 FRF, la Caisse ayant pris des mesures pour limiter les liquidités dans ses succursales.
Autrement, la police continue toujours, notamment en diffusant leur signalement, de rechercher intensivement les auteurs de deux hold-up, cette semaine, à la succursale de l'Union Bank et celle de la Komercni Banka à Prague 10.
Réparation de dommages remontant à la Deuxième Guerre mondiale
Les avocats des Tchèques soumis au travail obligatoire lors de la Deuxième Guerre mondiale ont déposé plainte, ce vendredi 13, contre un consortium de sociétés allemandes. Les négociations en vue d'un arrangement continuent avec les firmes en question, mais les avocats ont fini par se décider à saisir la justice, les firmes ayant l'intention de dédommager les Tchèques moins qu'ils n'ont dédommagé des ressortissants occidentaux. La plainte a été déposée auprès de la cour Easter Eastwick à New York contre les sociétés Steyr-Daimler-Puch, Daimler-Chrysler, Volkswagen et Siemens, tandis que le montant des dédommagements réclamé est de l'ordre de un milliard de $.
Affaire de sponsoring et désaffection pour la politique
La présidence de l'ODS, parti de l'ex-premier ministre Vaclav Klaus, ne saurait rien du don d'une valeur de 7,3 millions de couronnes (1,3 millions de FRF) reçus de deux firmes de Brno comme soutien lors de la campagne électorale de 1996, et ne figurant pas sur la comptabilité du parti.
Et tant qu'il est question de partis, soulignons qu'un sondage STEM révèle que ces deux dernières années, la désaffection pour la politique et les partis politiques va grandissante en République tchèque. Seuls 45% des personnes interrogées ont dit avoir l'intention ferme de se rendre, le cas échéant, aux urnes. Jusqu'à présent, ce chiffre n'est jamais descendu au-dessous de 50%.