Nucléaire : vers un report de l'appel d’offres pour la centrale de Dukovany
Le projet de renforcement des capacités de la centrale de nucléaire de Dukovany pourrait être reporté, selon le chef du gouvernement tchèque.
« Je suis d’avis qu’un appel d’offres aussi important ne devrait pas être décidé par le gouvernement à dix mois des élections législatives » : cité par iRozhlas.cz, le texto du Premier ministre tchèque Andrej Babiš concernant la construction d’un nouveau réacteur à la centrale de Dukovany semble indiquer clairement que l’un des plus importants contrats internationaux pour le pays ne sera pas signer de si tôt.
« L’appel d’offres n’est pas prêt, il y a des consultations avec la Commission européenne, qui doit tout approuver, ce qui est une priorité à laquelle travaille le ministère de l’Industrie et du Commerce, et cette approbation va durer un an et demi », a ajouté le chef du gouvernement.
Cette annonce intervient quelques heures après que le chef de la diplomatie Tomáš Petříček a estimé dans un entretien accordé à la radio publique que le gouvernement devrait écouter les mises en gardes des services de renseignement quant aux choix du fournisseur d’un nouveau réacteur atomique pour le compte du groupe tchèque ČEZ.
Le ministre a rappelé que cet investissement serait un des plus importants dans l'histoire du pays, et qu'il était également crucial en termes de sécurité énergétique et de sécurité. Selon lui, le choix d'un fournisseur russe ou chinois accroîtrait la dépendance de la Tchéquie vis-à-vis de ces pays.
La presse tchèque a par ailleurs informé du fait que le Premier ministre Andrej Babiš et le ministre de l’Industrie et du Commerce Karel Havlíček ont rencontré vendredi à Prague Jean-Bernard Lévy, le PDG du groupe Electricité de France (EDF), lui aussi intéressé par cet appel d’offres nucléaire.
Parmi les autres sociétés sur les rangs figurent l’entreprise d’Etat russe Rosatom, China General Nucelar Power, la société coréenne KHNP ou encore les Américains de Westinghouse. Plusieurs milliards d’euros sont en jeu.
Un autre appel d’offres lancé début 2009 pour un nouveau réacteur nucléaire également lancé par ČEZ – dans l’autre centrale du pays, à Temelín – avait fait l’objet de très longues tractations pendant plus de cinq ans, avant d’être finalement annulé en avril 2014.