Ombres sur scène et Vision ouverte de la Chine au palais de Foires à Prague
L’art traditionnel et moderne de la Chine se présente à Prague, dans le cadre du festival de culture chinoise qui marque le 60e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays.
L’exposition installée au Palais des Foires est divisée en deux parties dont chacune porte un titre symptomatique de la période qu’elle représente : « Ombres sur scène » est la partie qui se tourne vers le passé et montre une tradition vieille de plus de 2000 ans qui est celle du théâtre d’ombres chinois : ombres en tant que reflet passager de la réalité, en tant qu’empire de l’imagination… Un peu plus de 480 marionnettes, sans compter les très riches décors, faits en cuir de bœuf ou de cheval, richement colorés et travaillés à la perfection sont à admirer à Prague. Les marionnettes chinoises sont différentes des nôtres : le principe du théâtre d’ombres consiste à projeter sur écran des ombres produites par les silhouettes des figurines qu’on interpose dans le faisceau lumineux qui éclaire l’écran.
La Galerie nationale a choisi de présenter cet art, en parallèle à la longue tradition du théâtre de marionnettes en Bohême qui a accompagné le peuple sur la voie de la modernité, a indiqué au vernissage Tomáš Vlček, adjoint du directeur de la Galerie nationale :
« Ce que nous avons devant nous, c’est la première exposition du théâtre d’ombres chinois dans le monde, la toute première rétrospective d’une telle envergure. »
La deuxième partie de l’exposition est également tout à fait unique ; elle présente l’art moderne des collections de la Galerie nationale de Pékin. Elle est intitulée « Vision ouverte » et le professeur Ma Shulin est son commissaire :
« L’exposition présente des œuvres créées après la politique de réforme et d’ouverture de la Chine au monde. La plupart ont vu le jour au cours des deux dernières décennies. Nous présentons 56 artistes contemporains et leurs travaux : encres de Chine, peintures à l’huile, photographies, installations et art vidéo. Tous ces travaux touchent la relation homme – nature – ville. Tous posent la question de l’existence de l’homme et reflètent le caractère de la création artistique chinoise actuelle. »
Pour le galeriste Zdeněk Sklenář, cette exposition est une démonstration typique de la situation en Chine actuelle : elle représente ce qu’on appelle l’art officiel. Les artistes chinois en exil y sont absents.
Le festival culturel chinois actuellement en cours à Prague et dans le cadre duquel l’exposition s’inscrit sera suivi d’un festival de culture tchèque, au printemps prochain, à Pékin. On écoute Tomáš Vlček :
« L’idée de départ était de présenter, réciproquement, l’art tchèque des vingt dernières années, la création de la plus jeune génération, la première à avoir terminé ses études après la révolution de 1989. La crise financière nous a un peu limité dans nos projets et nous irons à Pékin avec des œuvres d’art classiques – la cinématographie et la plastique tchèque en verre, pas d’ombre, mais entièrement transparente. »L’exposition « Ombres sur la scène » - « Vision ouverte, » dont le vernissage a eu lieu le 8 octobre, est à voir au palais des Foires jusqu’au 10 janvier prochain.