Opava - la Perle blanche de la Silésie
Nous vous invitons en Moravie du Nord, plus exactement en Silésie, à proximité de la frontière entre la Tchéquie et la Pologne. Nous vous proposons une petite présentation de la « Perle blanche » de la Silésie, la ville d'Opava. Alain Slivinsky s'y est rendu, il y a quelque temps et voyons donc ce qu'il peut nous recommander pour un séjour dans cette charmante ville provinciale.
« Nous allons tout d'abord faire une petite excursion historique. Les vestiges du peuplement le plus ancien, sur le territoire de la ville d´aujourd´hui, datent de l´Age de pierre moyen. Dès le IXe siècle, le territoire a été peuplé par la tribu slave des Holassitz. Les anciennes voies marchandes passaient par la ville, surtout la route de l´ambre jaune qui reliait la Silésie aux zones lointaines de l´Europe. Au début, la population était tchèque, allemande et juive. La première mention écrite date de 1195. En 1318, le domaine d´Opava devient une principauté soumise à la couronne tchèque. La première moitié du XVIIIe siècle est caractérisée par l´épanouissement de l´artisanat - draperie, tissage. En 1742, après les guerres avec le roi prussien Frédéric II, Marie Thérèse a perdu la majorité de la Silésie et ce n´est plus qu´un petit territoire avec la capitale Opava qui reste en possession de la couronne tchèque. L´administration royale, ensuite le gouverneur général y siègent, mais la ville cesse d´être le centre de l´artisanat. Pourtant, des manufactures textiles et des ateliers de produits alimentaires isolés font leur apparition. Une date historique, l'année 1820, quand Opava abrite le Congrès de la Sainte Alliance, la rencontre des monarques européens, l'empereur austrichien François Ier, le tsar russe Alexander Ier et le roi prussien Frédéric Wilhelm III. Sous l´occupation allemande, la région d´Opava qui faisait partie des Sudètes, a été annexée par le IIIe Reich. Vers la fin de la guerre, en 1945, Opava a été bombardée et gravement endommagée. Après 1945, la ville est restée, même après la réorganisation administrative, le siège du district. De nouvelles entreprises industrielles sont nées, de grands ensembles en préfabriqué ont été bâtis. Après 1989, Opava est devenue une ville statutaire. La ville est le centre historique, économique, social et culturel de la région. »
Et cette Perle blanche de la Silésie, qu'est-ce qu'elle offre aux touristes de passage ou qui veulent y séjourner plus longtemps ?
« Le touriste commencera certainement sa visite d'Opava sur la Haute-place qui fut, dès le Moyen-Age, le centre social, économique et politique de la ville. Elle se présente sous la forme d'un trapèze, et elle est située à la croisée des principales routes marchandes médiévales. La plupart des édifices sur la place ont été gravement endommagés, durant la Seconde Guerre mondiale, et remplacés par des constructions récentes, des immeubles et des magasins. Deux bâtiments dominants se sont conservés, l´hôtel de ville avec son beffroi et le Théâtre silésien. »
Les beffrois ne sont pas très nombreux sur les grandes places des villes, on y trouve plutôt les tours des églises ou des hôtels de ville. Celui d'Opava est certainement intéressant pour le touriste.
« Naturellement, et il possède une longue histoire. Les premières mentions sur le beffroi, appelé jadis la Tour horlogère, datent de 1327. Il surmontait un ensemble de magasins portant le nom de Petite bille, dans lesquels se trouvaient des salles pour entreposer le drap, la balance municipale ou le fournil. Au premier étage, se trouvait la salle des séances de la cour et du conseil municipal. Le beffroi lui-même était la principale tour de guet, construite en bois et qui fut emportée par une tempête pour être reconstruit en pierre un peu plus tard. La hauteur totale de la tour est de 60 m, la galerie panoramique se trouve à la hauteur de 34 m et offre une magnifique vue sur la ville et ses environs. Sa forme actuelle date de 1902 - 1903, et la dernière reconstruction a été réalisée en 2006. A présent, c´est le siège de la mairie. »
Et l'autre bâtiment historique de la place d'Opava, le Théâtre silésien ?
« La première pierre du Théâtre silésien fut posée le 1er mai 1804 et, une année plus tard au mois d´octobre 1805, le théâtre fut inauguré. Une reconstruction néo-Renaissance a été réalisée, une centaine d´années plus tard. Son apparence actuelle est le résultat de la reconstruction générale, réalisée dans la dernière décennie du siècle dernier. De nos jours, le théâtre compte deux ensembles, la comédie dramatique et l'opéra. C'est un très beau bâtiment qui vaut vraiment la peine d'être visité. »
Et si le touriste quitte la grande place, pour se promener dans les environs, trouvera-t-il d'autres charmants endroits ?
« Il peut se rendre de l'hôtel Koruna qui se trouve sur la place, en direction d'un grand bâtiment qui attirera tout de suite son regard. Il s'agit du grand magasin Breda. Le grand magasin a été bâti pour la société Breda-Weinstein, dans les années vingt du siècle dernier. Il s´agit d´un édifice en coin de cinq étages et deux étages souterrains. En son temps, le bâtiment était très moderne, car il disposait d'un équipement technique très développé. Le visiteur d'Opava sera un peu étonné, car il rappelle vraiment les grands magasins américains du début du siècle dernier. On ne s'attendrait pas à le trouver en Silésie. Deux autres bâtiments historiques se trouvent non loin de là. Celui de l'Université Silésienne et celui de la Caisse d'épargne. L´édifice du rectorat de l´Université silésienne, bâti en 1914, abritait à l´origine le siège du commandement de la garnison et le casino militaire. Au début du siècle, l´édifice a été reconstruit. Le bâtiment de la caisse d´épargne est en style néo-Renaissance. Les personnages de la façade représentant le commerce, l'agriculture et les métiers, une oeuvre de l´artiste viennois, Baumgartner. Aujourd´hui, il abrite le siège de la Caisse d´épargne tchèque et présente de magnifiques intérieurs. »
La Pologne voisine est très croyante. En est-il de même à Opava qui est toute proche ?
« Il y a trois grande églises à Opava : l´église Saint-Adalbert qui domine la Place-Basse, un édifice imposant dans le style de « Il Gesu », à Rome. Devant l´église se trouve la colonne mariale de la peste. Non loin de là, se dresse l'église Saint-Jean-Baptiste, datant du XVe siècle et, à côté, les vestiges des remparts avec un portail gothique. La troisième église est celle du Saint-Esprit construite avant 1289. Le couvent des Frères mineurs qui touche à l´église, a été bâti aux environs de 1238. De nos jours, sa salle des réunions, le jardin des Frères mineurs et la salle gothique sont ouverts au public. »
Encore quelque chose à recommander lors d'une visite d'Opava ?
« La cathédrale de l'Assomption, sur une place appelée le Marché aux poissons, le Musée silésien où se trouvent des expositions de la nature, de l´art populaire silésien et de l´art européen de l´époque gothique jusqu´au baroque, où encore la Colline aux oiseaux avec les vestiges des fortifications réalisées au XVIIe siècle pour renforcer la défense de la ville. »
Une dernière question : pourquoi Opava est-elle appelée la Perle Blanche ?
« Tout simplement en raison de la couleur blanche de la plupart des bâtiments, alors qu'en Silésie, une région minière, les villes sont plutôt un peu plus sombres. »
Et c'est ainsi que se termine notre courte visite à Opava, au nord-est de la Tchéquie.