Opéra : à New York, la Rusalka de Dvořák ressort des eaux

Kristine Opolais, Rusalka, foto: presentación oficial de la  Ópera Metropolitana de Nueva York

C’est un événement majeur dans le petit monde de la culture tchèque en ce début d’année. Et pour cause : jeudi soir a été présentée en grandes pompes au Met à New York la première de Rusalka (ou L’Ondine en français) revisitée. C’est la troisième fois seulement de son histoire que le célèbre opéra d’Antonín Dvořák figure au programme de la prestigieuse maison américaine. Un événement, on vous le dit.

Rusalka | Photo: Metropolitan opera de New York
Les Tchèques n’en sont pas peu fiers. Et ils ont bien raison. C’est toute une délégation avec le ministre de la Culture à sa tête et quelques journalistes à sa suite, qui a fait le voyage spécialement pour l’occasion. Œuvre majeure du trésor culturel national, Rusalka a donc été présenté, en tchèque s’il vous plaît, pour la première fois dans sa nouvelle interprétation très moderne au Metropolitan Opera.

« This is great ! », se sont ainsi eux aussi félicité les responsables américains de la présentation d’un conte considéré par les Tchèques comme un opéra national au même titre, par exemple, que La Fiancée vendue de Smetana. Sa première historique remonte au 31 mars 1901 au Théâtre national à Prague. Et, au-delà de la musique, intemporelle, il n’est absolument pas certain que Jaroslav Kvapil, auteur d’un livret lui aussi exposé pour l’occasion au Centre tchèque de New York, et Antonín Dvořák, bien qu’il ait vécu quelques années auparavant aux Etats-Unis, auraient reconnu ou se seraient reconnus dans cette nouvelle mise en scène.

Dans cette nouvelle Rusalka fruit du travail de la réalisatrice américaine Mary Zimmerman, qui affirme être restée fidèle à l’histoire d’origine, le rôle principal de la nymphe des eaux est chanté par la soprano lettone Kristine Opolais. Mais c’est bien une chanteuse tchèque, Gabriela Beňačková, présente dans l’assistance jeudi, qui reste la première Ondine de l’histoire sur le sol américain :

Gabriela Beňačková,  photo: Tadedevalley,  CC BY-SA 4.0
« Il y a vingt-deux ans de cela, j’ai présenté Rusalka pour la première fois au Met, et même pour la première fois aux Etats-Unis. Cela a été un des grands moments de ma carrière et un bonheur authentique. Rusalka est mon rôle préféré. Tout dans cet opéra est absolument extraordinaire. C’est le Dvořák que j’aime. C’est une œuvre formidable, comme son Requiem ou ses Chants bibliques… C’est tout simplement divin ! »

Une nouvelle version dont les spectateurs du monde entier auront prochainement l’occasion de se faire une idée plus précise dans les cinémas du monde entier. Un opéra qui, depuis 2009, figure également à l’affiche du Théâtre national à Prague. Avis donc aux amateurs de passage en Tchéquie…