Oumou Sangaré : « Toujours un plaisir de retrouver le public de Prague »

Oumou Sangaré

Le Respect Festival organisé ce week-end à Prague a permis au public de voir sur scène de nombreux groupes venus d’Afrique et du Moyen-Orient. Tête d’affiche, la diva malienne Oumou Sangaré a régalé les festivaliers. Celle qui pose sa voix envoutante sur des chansons de Beyoncé et dont le nom même est un titre d’Aya Nakamura a présenté dans la capitale tchèque son dernier album, Timbuktu, enregistré aux Etats-Unis pendant la pandémie.  

Photo :  BMG

Oumou Sangaré : « C’est vraiment un réel plaisir à chaque fois que je suis à Prague. Le public répond, c’est un pays qui attache beaucoup d’importance à la musique africaine, particulièrement à la musique malienne. Donc c’est toujours un plaisir de retrouver le public de Prague. »

Votre dernier album s’appelle Timbuktu. La ville de Tombouctou représente beaucoup de choses aujourd’hui pour le Mali, pour l’Afrique et pour le monde…

« C’est très important pour moi vu la situation que mon pays traverse. Tombouctou est la ville du savoir, la ville des 333 saints, la ville de la première université africaine. C’est une ville pleine de savoir, de mausolées saccagés. Tout le monde a été touché. L’Unesco a essayé de reconstruire mais on a quand même perdu quelque chose d’important. Voilà pourquoi j’ai appelé mon album Timbuktu, pour un peu consoler les Maliens et les fans de Tombouctou dans le monde. La ville est très célèbre même aux Etats-Unis et très aimée par les Afro-Américains. »

Vous étiez sur scène pendant le Respect Festival avec un drapeau ukrainien installé à côté du podium. La guerre est proche d’ici également…

« La guerre est partout. Mais à chaque fois je le répète : la guerre ne résout rien. Le monde devrait être assez intelligent pour qu’on puisse s’asseoir à une table et épargner la vie d’innocents. Même s’ils font la guerre 10 ou 20 ans, à la fin ils vont s’asseoir autour d’une table pour parler. Donc avant que ce ne soit trop tard, il faut commencer à dialoguer. »

Après Prague vous enchainez avec des scènes à Liverpool, au Danemark et dans de nombreux pays. Est-ce fatigant ou enthousiasmant après le covid ?

« C’est un mélange entre l’enthousiasme et la fatigue, parce qu’on avait perdu l’habitude avec le covid, mais la musique c’est comme une drogue et ça te donne de l’énergie. Je suis surtout avec une très bonne équipe donc ça va ! »