Ouverture à Hradec Kralove du Xe Festival des théâtres des régions d'Europe, Festival d'Avignon tchèque

Le théâtre est à l'honneur et à la fête à Hradec Kralové, avec l'ouverture, ce lundi, de la dixième édition du Festival des théâtres des régions d'Europe. Pendant dix jours, jusqu'au 30 juin, le coeur de la ville, située en Bohême de l'est, va battre au rythme des 150 représentations de plus de 50 compagnies et ensembles venus de 12 pays européens. Comme chaque année, la Grande Place et ses rues alentours se sont transformées pour l'occasion en une immense scène, comme nous l'explique Lucie Nemeckova, chargée de la dramaturgie d'une manifestation qui se veut un Festival d'Avignon aux dimensions tchèques.

« Au début, c'était un tout petit festival, mais qui a, depuis, grandi d'année en année. Nous aimons dire que notre festival est un petit Festival d'Avignon, ici, en Tchéquie. Bien sûr, tous ceux qui ont un jour été à Avignon savent que c'est un très grand festival, avec du théâtre à tous les coins de rue et beaucoup de monde. Par contre, Hradec n'est pas une ville touristique comme Avigon, donc le festival est moins grand, mais l'atmosphère qui y règne est identique. »

Comme de tradition, le théâtre français et plus généralement francophone ne manque pas au rendez-vous de cette dixième édition avec la Compagnie Dominique Houdart et Jeanne Heuclin de Paris, la Compagnie Jeanne Mordoj, ou encore l'Ensemble belge Leporello. Des représentations en français dont le public de Hradec Kralové est d'ailleurs très friand :

Hradec Kralové
« L'amour pour le théâtre français est très profond ici. Chaque année, nous présentons un genre différent. Les années dernières, il y a eu le théâtre des marionnettes, puis le musical, celui des rues, bref plusieurs sortes. Le théâtre français est très diférent du tchèque. Le théâtre français, c'est plutôt la parole, le langage, le mot, tandis que le tchèque se distingue par l'action, Pour moi, c'est intéressant d'observer comment les spectateurs tchèques écoutent le mot, pas seulement lors des représentations françaises, mais aussi, ensuite, tchèques ou étrangères. A Hradec, il y a pas mal de francophones, notamment avec le club franco-tchèque et les élèves qui apprennent le français à l'école. Je pense que pour eux le festival est aussi une bonne occasion de pratiquer la langue. Enfin, c'est aussi intéressant de voir une autre manière d'aborder le théâtre, comment il se « fait » ailleurs, comment on travaille avec les textes contemporains ou, au contraire, comment sont traités les thèmes classiques, etc. Ce sont toutes ces raisons qui font qu'il y a toujours pas mal de spectacles français chaque année. »

Pour la deuxième année consécutive, l'Ensemble Leporello sera présent au festival, mardi 29 juin. Présentation de cette troupe belge, comme elle se définit elle-même, avec l'un de ses comédiens, Koen Monserez, rencontré aprés l'interprétation décapante du Tartuffe de Molière l'an dernier :

« C'est un ensemble de Bruxelles qui joue principalement en deux langues: en néerlandais et en français. Nous sommes vraiment une troupe de théâtre belge parce que nous aimons jouer dans les deux langues, tant en Flandre qu'en Wallonie, mais aussi à l'étranger, aux Pays-Bas, en Suisse, en Italie... Le plus important dans notre ensemble est la mise en scène. En fait, c'est le comédien qui fait tout. Il n'y a donc pratiquement pas de décors, mais presque uniquement les comédiens avec le rythme du texte et du jeu. Nous jouons, dansons, et c'est toujours l'équipe qui est sur scène qui essaie de capter l'attention. C'est ce qui est le plus important dans notre principe théâtral. »

Très ouverts d'esprit, l'Ensemble Leporello et Koen Monserez apprécient aussi bien le festival que la ville de Hradec Kralové :

« Oui,c'est un festival très chaleureux, la ville est belle et le programme proposé très intéressant. Ca vaut vraiment la peine de venir au moins une fois, éventuellement d'y passer quelques jours de vacances et de voir des pièces de tout le monde, parce qu'il y a des gens et des troupes pas seulement de Belgique (sourire), mais de partout... »