Ouverture du Mondial de hockey sur glace en Tchéquie : tout est OK !
Ce samedi, à Prague et à Ostrava, en Moravie du nord, débute le 68e Championnat du monde de hockey sur glace. Un événement pour la République tchèque dont le coeur bat au rythme d'un sport souvent intimement lié à l'histoire moderne du pays. Jusqu'au dimache 9 mai, seize équipes, parmi lesquelles la France, s'affronteront au cours de 56 matches. Présentation du tournoi...
Le hockey, un sport avec lequel le peuple tchèque entretient une relation bien particulière. Pendant vingt ans, depuis le désenchantement des lendemains du Printemps de Prague, en 1969, jusqu'à l'enchantement de la Révolution de velours, en 1989, le hockey, à travers les matches contre l'Union soviétique, aura, en effet, été l'un des rares prétextes offerts aux Tchécoslovaques pour manifester leur haine au faux frère communiste. Et toujours, les hockeyeurs, tels des chevaliers héros, se sont battus avec le coeur du lion qu'ils arborent sur leur maillot pour faire honneur à la fierté et à la dignité de leurs concitoyens. Pas moins que ça ! Aujourd'hui encore, et même loin de ces considérations politiques, le hockey reste le moyen pour la petite République tchèque de s'affirmer sur la scène internationale face aux géants canadien, américain, russe et même allemand. La victoire aux Jeux olympiques de Nagano en 1998 avait, à ce titre, constitué l'occasion unique de manifestations débordantes de joie mais aussi de l'exaltation du sentiment national. Oui, le petit Tchèque, avec ses mains d'or et son sens de la débrouillardise, avait prouvé qu'il pouvait être le meilleur au monde.
Dans ce contexte, chez eux, devant leur public, les Tchèques ne peuvent donc avoir qu'un objectif en tête avant l'ouverture du Mondial : la victoire finale. Tout autre résultat serait considéré comme une déception. Pour y parvenir, les entraîneurs ont fait appel aux plus grandes vedettes disponibles. Ainsi, pas moins de 16 joueurs de la célèbre ligue nord-américaine NHL ont été sélectionnées. Parmi ceux-ci se trouve notamment Jaromir Jagr, l'attaquant des New York Rangers et joueur le mieux payé au monde. Après le dernier match de préparation contre le Canada, jeudi soir, qui s'est soldé par la victoire des Tchèques (8-5), Jaromir Jagr nous a confié quels étaient selon lui les favoris du Mondial :
« Je pense que nous sommes l'une de ces équipes-là. Mais huit équipes ont une chance : la Russie, la Finlande, la Suède, la Suisse, la Slovaquie, les Etats-Unis, le Canada et nous. Peut-être même l'Allemagne, on ne sait jamais. Le système du tournoi a été pensé d'une telle façon que tout le monde a sa chance. Nous devons prendre conscience que c'est un système difficile, différent de celui auquel nous sommes habitués en club. Vous n'avez pas le droit à la faute. Si, à partir des quarts de finale, vous en faites une, c'est fini, vous perdez le match et vous rentrez chez vous. C'est pourquoi c'est si difficile. »De son côté, après trois années passées au purgatoire dans le groupe B, l'équipe de France fait son grand retour parmi l'élite mondiale. Placés dans le groupe D en compagnie du Canada, champion olympique et champion du monde en titre, de la Suisse et de l'Autriche, les Bleus entament, ce samedi midi, le Championnat du monde devant les 17 000 spectateurs du palais omnisports de la Sazka Aréna. Un match capital pour les Tricolores puisqu'ils seront d'entrée opposés à l'Autriche, l'adversaire du groupe à priori le plus à leur portée. En cas de victoire, les Français pourraient voir s'entrouvrir les portes du deuxième tour. En revanche, en cas de défaite, ils devront lutter pour la maintien. Mais quels peuvent donc être les ambitions et les objectifs tricolores avant le début de la compétion ? Une question à laquelle a tout d'abord répondu Karl Dewolf, défenseur de l'équipe de France :
« Le premier objectif, c'est le maintien, mias on n'est pas là seulement pour partciper. Si on peut faire quelque chose, on le fera. Maintenant, on fera les calculs à la fin. »
-Pensez-vous que l'équipe de France a une chance de passer le premier tour ?
« Ca serait beau. C'est un objectif à se fixer. Pourquoi pas ? On peut faire des hold-ups contre des grosses équipes. Il faut travailler pour. »
Après avoir longuement réfléchi et hésité, Heikki Leime, l'entraîneur finlandais des Tricolores a, pour sa part, confié ne pas voir plus loin que le premier match contre l'Autriche :
« Pour nous, le plus important, c'est seulement de prendre match après match. Nous avons construit dans la perspective du premeir match, c'est tout. »
Mais à l'image de Patrick Rolland, le troisième gardien, si les Bleus comptent certes prendre les matches les uns après les autres, ils espèrent secrétement terminer à l'une des trois premières places assurant la qualification pour le deuxième tour :
« On est dans une poule dans laquelle on a une carte à jouer avec l'Autriche et la Suisse. Ce n'est pas insurmontable. On va jouer nos chances à fond, essayer de prendre match après match et de faire mieux que le maintien. »
Une opinion partagée par David Dostal, l'attaquant d'origine tchèque de l'équipe de France qui nous a confié ce qu'il espérait :
« Une seule chose: rester dans le groupe A pour l'année prochaine. Je pense qu'on peut faire de bons résultats avec l'Autriche et la Suisse dans notre groupe. »