Panorama
Dans ce programme diffusé une fois toutes les deux semaines, préparé, aujourd'hui, par Alena Gebertova, nous allons nous pencher sur la situation concernant la Télévision tchèque. Certains d'entre vous se rappelleront encore la crise autour de la télévision publique, vers la fin de l'année écoulée et au début de cette année, qui risquait d'ébranler la stabilité de la société tchèque. Voici un bref récapitulatif des événements d'alors : la révocation subite, par le Conseil de la Télévision, du directeur de la Télévision tchèque, Dusan Chmelicek, et la nomination non moins subite de son successeur, Jiri Hodac, ont provoqué une crise au sein de cet établissement, et l'entrée en grève d'une importante partie de ses employés. Et, aussi, les manifestations des citoyens à Prague, à Brno et à Ostrava. Défendre la liberté d'expression et empêcher les pressions politiques, tels étaient les mots du jour. La situation s'est calmée, avec le départ de Jiri Hodac de ses fonctions, la dissolution du Conseil de la Télévision et la nomination d'un directeur intérimaire, Jiri Balvin. Le Parlement a, dans le même temps, décidé que, dorénavant, les membres du conseil seraient choisis par différents organismes, culturels, d'intérêt et autres, bref, à option non politique. C'est ce mercredi, que le Parlement fera son choix, parmi les candidats proposés. En attendant le débat sur le sol parlementaire, de nombreuses voix mécontentes se lèvent déjà, allant jusqu'à parler de scandale. Pourquoi ? Les parlementaires ont réduit la liste de 250 noms proposés à 45 noms seulement. Parmi ceux qui ont été éliminés figurent des personnalités très appréciées en République tchèque. Je ne citerai que les écrivains renommés Ivan Klima et Jan Trefulka, le philosophe très connu, Erazim Kohak, le pasteur protestant Svatopluk Karasek. Sur la liste figure, d'un autre côté, par exemple, un journaliste qui travaillait à la Télévision sous le communisme. A noter la déclaration, lors de l'audition devant les députés, peu nombreux d'ailleurs, de l'ex-ambassadeur de la République tchèque en Allemagne, Frantisek Cerny. En déplorant l'éviction des personnalités pour lesquelles il a, d'après ses propres paroles, beaucoup d'estime, il a dit : « Je me sens effectivement très touché par le fait de figurer sur la liste des candidats choisis ». Cédons, maintenant, la parole à l'un de ceux qui ont été rayés de la liste concernée. Milos Rejchrt avait déjà été membre du précédent Conseil de la Télévision. Il l'a quitté avant encore l'éclatement de la crise à la Télévision. Comment voit-il la situation, aujourd'hui ? Milos Rejchrt est pasteur protestant. Dissident sous le communisme, il vient de recevoir le Prix Frantisek Kriegel pour son courage civique, dont il a fait preuve en quittant sa fonction au sein du Conseil de la télévision. N'est-il pas, peut-être, plus difficile de défendre une cause juste aujourd'hui où le mal est plus complexe et où il a de multiples facettes ? La réponse de Milos Rejchrt.