Pardubice, une ville multiculturelle

Photo: Commission européenne

La République tchèque se classe 19e sur 31 pays à L’index européen des politiques d’intégration (MIPEX), une étude élaborée pour la troisième année consécutive par le British Council et le Migration Policy Group, et dont les résultats viennent d’être présentés à Prague. Cet index, qui concerne notamment les 27 Etats membres de l'Union européenne, place la République tchèque loin des pays les plus accueillants pour les étrangers, tels que la Suède ou le Portugal. En termes d’accès des étrangers à la politique, la République tchèque a même terminé à l’avant-dernière place. Pour favoriser le contact entre les immigrés et la société majoritaire, le Centre de soutien à l’intégration des étrangers de Pardubice organise une Semaine multiculturelle.

Photo: Commission européenne
Actuellement, la République tchèque compte près de 425 000 étrangers qui représentent 4 % de la population, comparé à 1 % il y a vingt ans. Les dernières statistiques démontrent cependant que leur nombre a baissé par rapport à 2009. Les Ukrainiens, les Slovaques et les Vietnamiens constituent les communautés étrangères les plus nombreuses. A Pardubice, une ville industrielle de 90 000 habitants située en Bohême de l’Est, la communauté étrangère est assez forte à l’échelle nationale : la région compte 12 000 étrangers, pour la plupart des ouvriers et des étudiants, et la ville intra-muros 7 000. Ivona Baklíková, du Centre de soutien à l’intégration des étrangers de Pardubice, un des dix centres du genre existant dans le pays, nous explique quelles sont les principales difficultés qu’affrontent les nouveaux venus en République tchèque :

« Leur plus grand souci, c’est ce qu’ils ne savent pas. Ils ne sont pas au courant de leurs obligations et de leurs droits, des conditions de travail par exemple. Ou alors ils les comprennent mal. Nous les aidons à faire toutes les démarches administratives pour légaliser leur séjour ici, ce qui est souvent long et compliqué. Le problème est qu’ensuite, il leur reste très peu de temps libre pour s’intégrer socialement, pour avoir des activités, s’occuper d’eux-mêmes, de leurs familles. »

Pour y remédier, le Centre a organisé, en ce début mai, une Semaine multiculturelle. Plusieurs centaines d’étrangers d’Afghanistan, du Vietnam, d’Irak, de Mongolie, de Tchétchénie et de plusieurs pays africains ont ainsi participé à des concerts, spectacles de dance, conférences, expositions et événements sportifs : un match de football a par exemple opposé une équipe multinationale aux agents de police municipale. La manifestation se termine ce vendredi par un marché sur la place centrale de Pardubice. Ivona Baklíková :

« Nous préparons pour cette dernière journée des concerts de musiciens et danseurs mexicains, indonésiens et roms. Dans une vingtaine de stands, les étrangers vendront des produits de leurs pays, des produits artisanaux et culinaires. En plus, les visiteurs pourront assister à de nombreux ateliers : par exemple les filles d’Afrique du Sud qui font leurs études à Pardubice y présenteront une sorte de salon de coiffure. Notre collègue afghane animera un atelier de dessin au henné. »

Les organisateurs de la Semaine multiculturelle espèrent que ce genre de manifestation pourra aider à faire évoluer les esprits : selon un récent sondage effectué par l’agence STEM, près de trois Tchèques sur quatre estiment que trop d’étrangers travaillent dans leur pays…