Partenariat enregistré : bilan un an et demi après
A l’automne dernier, le producteur tchèque Janis Sidovský a lancé un portail Internet pour la communauté homosexuelle baptisé Colour Planet. Ce portail a organisé une étude pour déterminer le nombre de « partenariats enregistrés » réalisés depuis l’entrée en vigueur, en juillet 2006, de la loi permettant l’union civile des couples homosexuels.
« D’après moi, c’est un chiffre important, car les gays et lesbiennes qui concluent un partenariat enregistré le font avec le sentiment d’une grande responsabilité. En exagérant un peu, on peut dire qu’ils ne sont pas obligés de s’unir parce que l’une des partenaires est enceinte ou pour des raisons financières. Ces couples s’unissent parce qu’ils s’aiment, parce qu’ils ont une relation durable et intense. C’est aussi pour cela que seuls huit partenariats ont été annulés, ce n’est rien en comparaison avec les chiffres chez les hétérosexuels, où un couple sur trois divorce en RT. »
A l’heure donc où pour les couples hétérosexuels, la tendance est plutôt à la vie en commun, et où on ne se presse plus comme par le passé pour convoler en justes noces, les couples homosexuels, eux, profitent de ce que leur offre la loi en matière de légalisation de leur union. Pour Janis Sidovský, la raison est simple : le partenariat enregistré, même avec les lacunes qui persistent en ce qui concerne le patrimoine commun et la pension de veuvage, est un symbole fort vis-à-vis de la société, une reconnaissance publique de leur appartenance.
Autres résultats de cette étude, sur le nombre total de couples enregistrés, on compte 353 couples gays et 134 couples de lesbiennes. Alors, pourquoi cette différence flagrante ? Réponse de Janis Sidovský:
« C’est sans doute dû au fait que les femmes peuvent mieux dissimuler leur orientation, pour elles c’est beaucoup plus facile de vivre en couple tout court. La tolérance des hommes vis-à-vis des lesbiennes est plus importante que vis-à-vis des couples gays. Deux hommes qui vivent ensemble n’ont guère la possibilité de le cacher, c’est beaucoup plus visible. D’où peut-être ce nombre plus important. »
Dans 43 cas de partenariats enregistrés, un des deux partenaires était étranger. Si la Slovaquie domine, les partenaires viennent aussi des Etats-Unis, du Canada, mais aussi d’Azerbaïdjan, d’Israël, du Mexique, etc.
Une différence notable subsiste entre la capitale et la province :
« A Prague, 160 partenariats ont été enregistrés. La région de Bohême centrale est en deuxième position avec 52 unions enregistrées à Kladno. C’est logique, dans les grandes villes, les couples homosexuels sont moins visibles, il y a des bars ou des restaurants où gays et lesbiennes peuvent se retrouver. Dans les petites villes, ce type de relation reste une attraction. »
Pourtant, il est à noter qu’au cours de la seconde moitié de 2007, les régions d’Olomouc, de Karlovy Vary et de Bohême du Sud ont connu une relative augmentation du nombre de partenariats enregistrés, preuve que, peut-être, peu à peu, cette union pourra entrer dans les habitudes.