Pavel Joachym Sebesta
Emil Holub, Ales Hrdlicka, Alois Musil, Josef Korensky, Pavel Joachym Sebesta, sont tous des explorateurs remarquables de renommée mondiale. Dans cette émission, je vais vous parler du missionnaire, linguiste, anthropologue et ethnologue Pavel Joachym Sebesta.
Dans les années 1912-1954, il a effectué de grands voyages d'exploration en Asie et en Afrique. Le missionnaire - explorateur a particulièrement été attiré par la civilisation naine de Malaisie, des Philippines, les Pygmées du Congo belge et leur culture primitive. A ce sujet, P. J. Sebesta a écrit beaucoup d'ouvrages, publiés en français, en allemand, en tchèque et en anglais. En 1967, il a été nommé membre d'honneur de l'Académie tchécoslovaque des Sciences. Ceci mis à part, P. J. Sebesta est entre autre membre de l'Oesterreichische Akademie der Wissenschaften de Vienne, du Royal Anthropological Institute de Londres, de la Commission de Linguistique Africaine de Bruxelles, décoré de la Plaquette de Carl Toldt, remise par la Société anthropologique de Vienne...Il est à noter qu'une des nombreuses collections de l'explorateur - missionnaire se trouve au musée Naprstekà Prague et qu'il a consacré un grand nombre d'objets qui font découvrir la physiologie des pygmées, et qu'il a accumulés au cours de ses voyages en Afrique centrale à l'Institut d'anthropologie de l'Université Charles de Prague.
Pavel Joachym Sebesta est né le 20 mars 1887, en Silésie. C'est un jeune homme calme, sérieux, avec un grand désir de savoir et un goût pour l'aventure. Après le baccalauréat, il continue ses études de philosophie, de théologie et d'ethnologie au cloître Saint-Gabriel à Mödling, près de Vienne. En 1911, il est ordonné prêtre et part presque aussitôt comme missionnaire en Afrique orientale, à l'époque colonie portugaise. La Grande Guerre éclate et P. J. Sebesta est, en tant que citoyen autrichien, fait prisonnier de guerre. Pendant trois ans, il est interné au Mozambique, puis au Portugal. A Lisbonne, l'explorateur - missionnaire se perfectionne en dialectes africains et se consacre aux études de l'ethnographie. En définitive, le missionnaire parlera plusieurs dialectes africains et asiatiques, ainsi que sept langues européennes. En 1920, le missionnaire revient à Vienne où il continue ses études linguistiques et d'ethnologie. Six ans plus tard, il obtient son doctorat es lettres. En cette même période, il est nommé professeur à l'Institut missionnaire des lettres et de théologie Saint-Gabriel, à Mödling. P. J. Sebesta est également rédacteur de la revue scientifique Anthropos et son nom commence à être connu dans le milieu scientifique.
Au début des années vingt, il commence ses grands voyages : la Malaisie et l'Indochine. C'est surtout dans ces pays qu'il se passionne pour la culture des populations naines, ce qui l'initiera à faire un autre voyage, vers la fin des années vingt, cette fois-ci au Congo. Il suit les traces des Pygmées Bambuti, dont les membres de l'ethnie l'appelleront baba va Bambuti, ce qui veut dire père des nains. Mais P. J. Sebesta ne se contente pas uniquement des Bambuti, mais étudie également la culture des Pygmées Batva et Bacva. Ce sont tout de même les Bambuti qui lui tiennent le plus à coeur. Il revient donc, lors d'une expédition avec le célèbre explorateur, Martin Gusinde, et le médecin belge, monsieur Jadin. La fin des années trente mène l'explorateur - missionnaire en Asie du sud-est. Le temps, que l'explorateur passe dans son pays entre les différents voyages, est consacré à l'élaboration de documents scientifiques et à la publication de récits de voyages, d'articles, de livres scientifiques et populaires.
Pour faire ses découvertes fructueuses, P. J. Sebesta a fait des milliers de kilomètres, principalement à pied, à travers les pays de l'Afrique et de l'Asie. Il cherchait, entre autres, à retrouver les squelettes des différentes tribus. Ainsi, il a pu éclairer les Européens sur les coutumes des civilisations naines, leur talent pour la danse, leur philosophie et leur vision de la vie. Il existait, entre lui et ces civilisations, une sorte de complicité, une amitié. Il vivait des aventures dangereuses sur les flots déchaînés, devait faire face aux animaux sauvages, frôlait souvent la mort...Par exemple, le chef, complètement ivre, d'une des tribus africaines l'a condamné à mort pour une raison tout à fait banale. Il a été sauvé par ses amis, les Pygmées. D'ailleurs, ses récits de voyage son très passionnants. Il ne parle pas du réseau ferroviaire ou des systèmes et bâtiments modernes construits par les blancs. Il décrit une Afrique mystérieuse, ténébreuse, les sorciers, les rituels, le cannibalisme...
En 1947, Pavel Joachym Sebesta est nommé professeur à l'Université de Vienne, sans pour autant arrêter de voyager en Afrique et en Asie. Il est décédé le 17 septembre 1967, à Mödling.