Pavel Nedved a vu rouge et menace d'arrêter
Pavel Nedved fait de nouveau des siennes. Suspendu pour cinq matches suite à son expulsion contre le Genoa, le week-end dernier, en Série B (2e division) italienne, le milieu de terrain de la Juventus Turin a réagi en déclarant ne pas comprendre la sévérité de la sanction qui lui a été infligée. « Si c'est comme ça, je pourrais très bien arrêter le football », s'est-il même emporté. Des propos lancés sous le coup de l'émotion, mais qui démontrent, si besoin encore en était, que l'ancien capitaine de la sélection tchèque n'a rien perdu de son caractère bien trempé.
A Prague, l'anecdote fait désormais partie de la légende. Peu après son arrivée au Sparta, en 1993, Pavel Nedved, qui avait alors tout juste vingt ans, avait réussi l'exploit, peu ordinaire il est vrai, de se faire expulser trois fois en l'espace de deux mois. Lassé des excès de son joueur, son entraîneur, le Slovaque Karel Tobias, avait alors lâché : « Nedved manque de discipline. On n'en fera jamais rien de bon. » Depuis, celui que la presse italienne, admiratrice de son acharnement au travail, surnomme le « stakhanoviste » ou la « furie tchèque », a certes appris à canaliser son agressivité et son énergie sur le terrain, mais son caractère pour le moins difficile continue parfois de lui jouer des mauvais tours.
Le dernier exemple en date remonte donc à vendredi dernier. Après avoir ouvert le score pour la Juve en milieu de seconde mi-temps contre le Genoa, un des deux clubs de Gênes, Pavel Nedved a été expulsé directement dans le temps réglementaire de la partie sans même avoir été averti préalablement. Vexé que l'arbitre n'ait pas sanctionné un tacle par derrière dont il s'estimait victime, le Tchèque s'est fait justice lui-même quelques secondes plus tard en laissant « traîner » une semelle sur la cheville de son adversaire.
Une saute d'humeur et un manque de discipline qui ne lui auraient pas valu cinq matches de suspension si Nedved ne s'en était pas pris ensuite à l'homme en noir. Selon le rapport de la commission de discipline italienne, alors que l'arbitre brandissait son carton rouge, le Ballon d'or 2003 s'est en effet retourné vers celui-ci « avec une attitude provocatrice, prononçant une phrase irrespectueuse et en lui piétinant le pied ». Et si ses partenaires ne s'étaient pas précipités pour le calmer et le faire sortir du terrain, Nedved serait peut-être encore en train d'expliquer sa version des faits à l'arbitre et de sermonner ses quatre vérités à son adversaire se roulant à terre. Bref, une scène de commedia dell'arte comme les amateurs de calcio en raffolent...
Mardi, la commission de discipline de la Ligue professionnelle des clubs italiens a donc infligé une sanction dont la sévérité ne plaît pas au joueur. « Zinedine Zidane a pris trois matches pour son coup de tête à Matterazzi, mais qu'ai-je donc fait, moi, pour en prendre cinq ? Si c'est cela leur politique disciplinaire, alors il se pourrait que j'arrête le football », a-t-il menacé. Une déclaration toutefois à prendre avec des pincettes comme parfois Pavel Nedved lui-même...