Petr Nečas : « Nous ne sommes pas assez riches pour payer les dettes des autres »

Petr Nečas, photo: CTK

Tandis que près de 4 000 personnes ont manifesté contre les réformes du gouvernement, samedi, à Prague les congrès des deux partis de droite de la coalition se tenaient dans le même temps. Sans surprise, Karel Schwarzenberg a été réélu à la tête de TOP 09. Mais le ministre des Affaires étrangères a surtout confirmé qu’il serait bien candidat à la présidence de la République en 2013. Du côté du parti civique démocrate ODS, le congrès a, lui, d’abord été marqué par les propos critiques de son leader et Premier ministre au sujet de la zone euro. Avant de se rendre au sommet de crise des Vingt-sept dimanche à Bruxelles, Petr Nečas, a déclaré qu’un référendum devrait permettre de décider de l’éventuelle adoption de la monnaie unique européenne en République tchèque.

Petr Nečas,  photo: CTK
« La zone euro est actuellement plutôt à la recherche de nouveaux pays susceptibles de financer les dettes que de nouveaux membres. » Prolongé, comme cela était attendu, dans son mandat de leader de l’ODS jusqu’à la fin 2012, le chef du gouvernement a été très clair sur la position du gouvernement tchèque quant à l’aide aux pays endettés. Petr Nečas a répété que la République tchèque n’endettait pas participer à leur sauvetage économique. « Nous ne sommes pas assez riches pour nous permettre de payer les dettes des autres », a froidement constaté le Premier ministre, pour qui la zone euro est aujourd’hui une autre union monétaire que celle que la République tchèque s’est engagée à rejoindre lors de son adhésion à l’UE en 2004. La donne n’est donc plus la même, a expliqué Petr Nečas, qui a rappelé qu’à l’époque, les pays ne se portaient pas garants des dettes des autres membres de la zone euro :

Photo: Commission européenne
« Dans le cas de la République tchèque, il s’agirait aujourd’hui de verser des garanties de plusieurs dizaines, voire de plusieurs centaines de milliards de couronnes. C’est pourquoi je considère qu’il faut être honnête et dire que pour une décision aussi importante comme peut l’être l’entrée de notre pays dans la zone euro et dans le mécanisme européen de stabilisation, ce sont les Tchèques qui doivent se prononcer dans un référendum. »

En attendant la tenue de cet improbable référendum, compte tenu de la situation économique actuelle et de l’absence de véritable volonté politique, le rattachement de la République tchèque à la zone euro semble plus que jamais relever du domaine de la théorie que d’une réalité s’inscrivant dans un proche avenir.

Karel Schwarzenberg,  photo: CTK
Loin de ces considérations européennes, le TOP 09, l’autre formation de droite de la coalition gouvernementale tripartite, a vécu sans remous le deuxième congrès de sa jeune histoire. Deux journées de congrès au cours desquelles Karel Schwarzenberg a non seulement été reconduit dans ses fonctions de leader du parti, avec le ministre des Finances Miroslav Kalousek comme bras droit, mais où il a également confirmé son intention de se présenter à l’élection présidentielle. L’actuel chef de la diplomatie est ainsi devenu le premier candidat officiel. Et Karel Schwarzenberg entend se présenter même si le mode de scrutin reste le même que celui qui, jusqu’à présent, a toujours été utilisé pour élire le président tchèque :

« La situation politique l’année prochaine ne sera sans doute pas favorable à l’adoption par le Parlement de l’amendement constitutionnel permettant l’instauration du suffrage universel direct pour la prochaine élection. Mais c’est justement ce qui est intéressant. Nous sommes un parti relativement parti, si le mode d’élection reste le même et que le président est élu par les deux Chambres du Parlement, nos chances de victoire seront donc moindres. C’est précisément dans ce genre de situation qu’il faut se battre et proposer une alternative. »

A 73 ans, Karel Schwarzenberg, que l’on voit souvent en train de dormir à la Chambre des députés, estime que son état de santé lui permettrait de remplir pleinement les fonctions de chef de l’Etat dans un Château de Prague qu’il souhaite transformer « en un point lumineux dans le paysage européen, un endroit où se rencontrent les grands esprits invités par le président ».