Petr Uhl reçoit le prix Charles IV décerné par les Allemands des Sudètes
Samedi, à Nuremberg en Allemagne, la Landsmannschaft, association des Allemands des Sudètes a organisé un grand rassemblement. Le ton de ses représentants a baissé ces derniers temps au sujet des décrets Beneš, qui ont eu pour conséquence l’expulsion parfois violente de la population allemande hors du territoire tchécoslovaque. Et pour la troisième fois de l’histoire, c’est à un Tchèque, l’ancien dissident, militant et journaliste Petr Uhl que l’association a remis son prix, le prix Charles IV. Petr Uhl qui nous a expliqué pourquoi ce prix lui a été décerné:
Ce prix vous a-t-il fait plaisir ? Vous n’allez peut-être pas vous faire des amis à Prague…
« Bien sûr, pour moi c’était vraiment un grand honneur. C’est une reconnaissance, et je ne suis pas le seul. Il y a beaucoup d’intellectuels ici qui réagissent de la même façon. »
On a l’impression après la réunion de ce week-end que l’ambiance s’est un peu calmée, du côté allemand comme du côté tchèque. On sent des efforts pour parler avec moins de passion qu’avant de la problématique des décrets Beneš.« Pour des raisons tactiques ou stratégiques peut-être, la nouvelle direction de la communauté des Allemands chassés des Sudètes – ce n’était d’ailleurs pas seulement les Allemands des Sudètes, je n'avais que quatre ans mais je me souviens qu’à Prague aussi – a choisi un ton beaucoup plus amical. Ils ne manquent aucune occasion pour louer les positions du gouvernement tchèque. Mais d’une manière constante, dans la presse tchèque on présente les Allemands chassés comme les partisans de Hitler ou de Henlein, mais ce sont aujourd’hui des gens qui étaient enfants à l’époque qui sont à la tête de ces activités. Ceux qui avaient 20 ans à l’époque sont pratiquement tous morts, les fascistes comme les anti-fascistes. »