Petra Kvitová, une nouvelle étoile est née

Petra Kvitová, photo: CTK

Petra Kvitová est devenue, samedi, la troisième joueuse tchèque de l’histoire et la cinquième Tchèque, hommes et femmes confondus, à remporter le tournoi de Wimbledon. Un moment fort en émotions pour la principale concernée comme pour le public et les observateurs, surpris par le talent mais aussi la simplicité de Petra Kvitová.

Petra Kvitová et Maria Sharapova,  photo: CTK
Pour la première fois depuis 13 ans et la victoire de Jana Novotná, une joueuse tchèque a été sacrée à Wimbledon. Pour la première fois aussi depuis 21 ans, l’âge de Petra Kvitová, et la dernière victoire de Martina Navrátilová en 1990, une gauchère s’est imposée en finale sur le gazon londonien. Samedi a donc été la journée de toutes les premières pour Petra Kvitová : mais sous les yeux de son idole, Martina Navrátilová, qui avait elle aussi remporté le plus vieux tournoi de tennis au monde à 21 ans, la nouvelle reine de Wimbledon a surtout disputé et remporté la première finale d’un tournoi du Grand Chelem de sa carrière.

Petra Kvitová,  photo: CTK
Avant le match contre Maria Sharapova, l’entraîneur de Petra Kvitová, David Kotyza, avait annoncé que, malgré l’inexpérience de sa protégée à ce niveau de la compétition, la Russe ne partait pas forcément favorite. « Petra ne perd pas les finales, expliquait David Kotyza. Elle est forte mentalement : les grands matchs la transcendent et elle n’a pas peur d’aller chercher les victoires ». Et même s’il la connaît assurément mieux que quiconque, l’entraîneur de Petra Kvitová ne pensait sans doute pas si bien dire. Car mis à part la perte de son service dans le premier jeu du match, la Tchèque a bluffé tout son monde, public et observateurs compris, tout au long d’une finale remportée en deux sets (6-3, 6-4) et conclue, comme un symbole, sans trembler avec un ace et un jeu blanc. A l’issue du match, Petra Kvitová est revenue sur sa démonstration de sang-froid, loin de la peur de gagner qui envahit parfois certaines joueuses au moment de conclure :

« Je savais que ce serait difficile psychologiquement. Mais je m’y étais préparée, car j’aime beaucoup les finales. J’avais très envie de jouer et peu importait que ce soit la finale de Wimbledon. Et quand je suis arrivée sur le court, toute la nervosité a disparu. J’ai fait abstraction du contexte. Cela m’a permis de me concentrer sur le match. Je savais comment Maria Sharapova allait jouer et qu’il me faudrait être plus agressive et plus rapide qu’elle. Je savais aussi que le service et le retour seraient les clefs du match. Mais je pense que j’ai bien retourné. Le service de Sharapova ne m’a pas posé trop de problèmes Elle m’a mis quelques aces, bien sûr, mais elle a fait aussi une double faute qui m’a permis de remporter le premier set. De mon côté, je n’ai pas toujours très bien servi, mais je ne peux pas non plus vouloir être parfaite à 100 % dans un match comme celui-là. »

Petra Kvitová,  photo: CTK
Sans être parfaite à 100 %, Petra Kvitová a néanmoins marqué les esprits par la qualité de son jeu et son comportement sur et en dehors du court. Et d’abord les esprits de ses deux devancières tchèques au palmarès, Jana Novotná et Martina Navrátilová, présentes dans la loge royale samedi. A l’issue de la finale, Navrátilová, pour qui le Center Court de Wimbledon restera toujours le jardin, a affirmé qu’aucune autre joueuse ne l’avait jamais autant émue que Petra Kvitová, « une des rares filles à me considérer comme son idole ». Inversement, Petra Kvitová n’a pas caché non plus son émotion quand elle a croisé la légende Navrátilová :

« Je suis allée voir si mon nom était bien gravé sur la plaque où figurent tous les vainqueurs du tournoi. C’est là que j’ai rencontré Jana Novotná et Martina. Nous nous sommes étreintes et je dois avouer que j’ai versé une petite larme surtout quand Martina m’a serrée dans ses bras. »

Petra Kvitová,  photo: CTK
Ce n’est peut-être qu’à ce moment-là que Petra Kvitová a enfin réalisé la portée de sa performance. Car en conférence de presse quelques minutes encore auparavant, sous le flot des questions de journalistes étrangers désireux d’en savoir plus sur cette jeune fille arrivée si vite au sommet, la Tchèque ne faisait assurément pas preuve de la même assurance que sur le court :

« Non, je ne réalise pas encore vraiment. Après la balle de match, je ne savais pas comment réagir, je n’étais pas sûre d’avoir bien gagné. A vrai dire, je me sens comme avant ou pendant la finale, même si je suis bien entendu un peu plus heureuse. »

Ce sentiment de bonheur après une grande victoire, Petra Kvitová, désormais 7e meilleure joueuse mondiale, pourrait le revivre encore de nombreuses fois dans les prochaines années. Car depuis samedi et la conquête de son premier titre du Grand Chelem, les journalistes tchèques ne sont plus les seuls à se demander où s’arrêtera Petra Kvitová, nouvelle préférée de son idole Martina Navrátilová.