Plus de poudres à laver aux phosphates sur le marché tchèque
Le ministre de l'Environnement, Libor Ambrozek, vient de signer un arrêté interdisant la vente de poudres à laver contenant des phosphates sur le marché tchèque. Les gros fabricants déclarent que cette mesure ne les inquiète pas outre mesure.
La moitié des marques de poudres à laver va disparaître des rayons des magasins en Tchéquie, à partir de la fin septembre, dernière limite de vente autorisée. L'arrêté ministériel qui vient d'être signé, entre en vigueur le 1er juillet, et les fabricants bénéficient donc de ce délai pour changer la composition de leurs poudres. Les produits contenant des phosphates, ce qui est fréquent dans ceux qui sont bon marché et vendus sous les marques des grandes surfaces, seront interdits de vente. Pourquoi ? Les phosphates nuisent grandement à l'écologie, ils sont des agents de pollution des eaux et ils favorisent le développement des algues. D'après Maria Logrova de la société Setuza, l'un des plus gros producteurs tchèques de poudre à laver, cela va conduire à l'augmentation des prix de ces produits. En effet, la production de lessives sans phosphates est de 10 à 15 % plus chère. Pourtant, la société Setuza ne pense pas rencontrer de problèmes, car elle produit déjà des poudres contenant un taux très faible de phosphates ou sans phosphates du tout. Beaucoup de gros fabricants, comme Henkel, par exemple, ont depuis longtemps remplacé les phosphates par un agent purificateur plus écologique, mais aussi plus cher, la zéolite. Naturellement, cela aura des répercussions sur le prix de ses produits. D'un autre côté, les poudres à laver bon marché sont souvent, d'après des études réalisées par certains quotidiens, comme Mlada fronta Dnes, très peu efficaces même avec une forte teneur en phosphates. La norme adoptée par le ministère de l'Environnement tchèque est plus sévère que la norme européenne : interdiction de vente de produits contenant plus de 0,5 % de phosphates en Tchéquie contre 6,5 % en Europe.
Le ministre de l'Environnement est clair : « Le taux élevé de phosphates, donc de phosphore dans les eaux usées, est une des principales causes de la prolifération des algues qui envahissent le lac Macha ou le lac de barrage de Brno, tout comme de nombreux cours d'eau, les rendant impropres à la baignade ou autres activités de loisirs. » La Tchéquie suit donc l'orientation adoptée par d'autres pays comme la France, l'Allemagne ou l'Italie en matière de protection de l'environnement. Le ministre Ambrozek regrette une chose. L'interdiction des phosphates dans les poudres à laver ne peut être appliquée aux tablettes utilisées dans les laves-vaisselles. Ces dernières polluent aussi fortement les eaux usées, mais pour leur fabrication, il n'existe pas encore d'alternatives aux phosphates.