Prague à l’heure de Bollywood

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Il reste encore jusqu’à la fin du week-end pour profiter de la programmation épicée du Festival du film bollywoodien, à Prague. Pour la septième année consécutive, Prague s’anime au son des danses et chansons indiennes. Il est loin le temps où le cinéma bollywoodien était regardé de haut par ses pairs en Occident.

Aujourd’hui en République tchèque comme ailleurs, on regarde la production made in India, ou plutôt made in Bombay, comme un creuset créatif plus riche que la simple caricature qu’on a bien voulu y voir pendant longtemps. Alors certes, certains canons restent : les histoires d’amour à l’eau de rose, les intermèdes dansés et chantés, les scènes improbables et les dialogues un peu cliché, mais c’est ça qui plaît aussi, ce léger kitsch en décalage avec l’esthétique à laquelle on est habitué.

Et surtout, le cinéma indien, ce n’est pas seulement ça... De nombreux films s’intéressent aujourd’hui à des thématiques sociales et à des sujets sensibles dans ce pays multi-confessionnel, multi-national, qui fait le grand écart entre tradition millénaire et modernité à l’occidentale.

La grand star du cinéma bollywoodien, Shah Rhuk Khan a ainsi joué dans Chak de India ! (Allez, l’Inde !, ndlr) un film sur une équipe de hockey sur gazon composée de filles de nationalités différentes. Pas de chorégraphies ni de chansons dans ce film, à part un générique réussi, mais une forte coloration militante et féministe pour ce film atypique. Il était d’ailleurs présenté en ouverture du 7e festival du film bollywoodien, à Prague. Un petit festival devenu grand, comme le concède, presque surpris, Radim Špaček, un des organisateurs :

« A l’époque le festival a été créé façon très spontannée. Avec deux amies, avec lesquelles on aime beaucoup ces films et aller en Inde, on voulait faire des projections, pour nous et les copains. Puis on s’est dit que peut-être d’autres personnes pourraient être intéressées. On a organisé un événement, mais ça a eu tellement de succès il y a 7 ans qu’on l’a agrandi. Mais en même temps, on n’a pas voulu en faire un très gros événement qui serait ennuyeux pour les gens. »

Kabir Bedi
Si l’an dernier, les organisateurs ont réussi à faire venir Kabir Bedi, une des icônes des années 1960 pour son rôle du pirate Sandokan, ils ne désespèrent pas de réussir à faire venir un jour, Shah Rhuk Khan lui-même à l’avenir...

En attendant, le festival qui a achevé mercredi sa première partie, gratuite, avec des projections à l’ambassade d’Inde, se poursuit jusqu’à dimanche au cinéma Světozor, avec en prime, samedi, une soirée et un concours de danse type bollywood. Avis aux amateurs...