Prague aidera les SDF qui respecteront les règles du jeu

On les trouve dans la rue, dans des passages souterrains, dans des squats, sous les ponts, dans les gares, dans des forêts... La mairie de Prague s'est donnée une tâche difficile : compter les SDF qui vivent ou qui sont en ce moment établis sur le territoire de la capitale.

Pour le faire, elle a collaboré avec des organisations caritatives, avec des associations à but non lucratif et avec la police. Le chiffre de 2000 personnes auquel ce recensement a abouti est nettement inférieur à certaines évaluations qui sont faites ces derniers temps et selon lesquelles il y aurait à Prague près de 5000 SDF, ainsi que par rapport au recensement qui a été réalisé en 2004 par des organisations humanitaires et qui ont estimé le nombre des personnes sans-abri à près de 3 100. Rudolf Blazek, maire-adjoint de Prague, n'a pas d'explication à cette disproportion. Il est en revanche catégorique en ce qui concerne l'attitude que la ville doit adopter à l'égard des SDF, aussi nombreux ou peu nombreux soient-ils : aider ceux qui le veulent, réprimer ceux - dans les tramways et au centre-ville notamment - qui ne se prêteront pas au jeu. Respecter les règles est l'impératif du jour.

«D'un côté nous sommes prêts à offrir notre aide. Nous travaillons avec beaucoup d'intensité sur ce problème et nous avons préparé un programme systématique et conceptuel, nous envisageons des pas très concrets. Mais, d'un autre côté, nous n'admettrons pas que certaines localités deviennent des lieux de concentration des sans-abris. C'est fini maintenant, on ne veut plus voir se répéter des situations, à cause desquelles on recevait, et pour cause, de nombreuses plaintes des Pragois mécontents ».

Selon les estimations des acteurs concernés, près de la moitié des SDF identifiés sollicitent une aide et sont prêts à coopérer avec les organisations et les associations humanitaires et caritatives. Sur ce nombre, 90 personnes sont impliquées dans la vente du journal de rue « Novy prostor ». Selon Jiri Janecek, conseiller municipal chargé des questions sociales, il faut tendre à ces gens la main afin de les motiver à s'intégrer dans la vie « normale ».

« Prague a un assez large programme dans ce domaine qui est soutenu par des fonds européens. A cette fin, la ville dispose de près de 90 millions de couronnes pour quatre ans. Le premier programme est axé sur des cours de requalification, sur le dit « entraînement » au travail, sur l' « entraînement » au logement. Avec ce programme, un sans-abri est amené à réapprendre à travailler, à cultiver ses anciennes habitudes : se lever le matin, aller au travail, y rester, rentrer chez soi. En moyenne, il faut six mois pour qu'un SDF se réadapte à une vie régulière. »

Assurer aux SDF des contrôles médicaux, sous forme de bus ambulants, se présente comme une autre démarche envisagée par la mairie qui espère pouvoir détecter ainsi la tuberculose et d'autres maladies graves ou contagieuses. On notera que l'aide que Prague qualifie dorénavant de « systématique » concernera uniquement les citoyens tchèques.