Prague au cœur du programme du festival Évian la Belle Epoque

Festival Evian La Belle Epoque

Cette année, le festival organisé à partir de ce vendredi et jusqu'au 15 août dans la ville d’eaux française rend hommage à Prague et à la culture tchèque.

Films de Karel Zeman, Jiří Trnka ou encore Ivan Passer, soirées musicales avec Janáček et Dvořák, conférences ou même lecture musicale des Aventures du brave soldat Chveïk : le programme d’Évian la Belle époque, intitulé cette année « Prague 1900 », a été concocté par Jean-Michel Henny, qui a répondu aux questions de RPI.

Extraits 

« Depuis une dizaine d’années, notre festival Évian la Belle Epoque interroge un peu cette période, qui est très riche et typique pour Évian, station thermale où beaucoup de bâtiments datent des années 1900. »

« L’année passée, on avait évoqué Vienne 1900. Prague était pour moi un vieux souvenir des années 1980 et je me suis dit qu’il était temps de se replonger dans cette histoire toujours aussi fascinante. »

« On a élaboré ce programme autour d’un choix de film, qui même s’ils ne sont pas de cette époque, s’inspirent de l’esprit – je pense à Karel Zeman, qui s’est inspiré de Méliès. Même les films d’animation de Trnka, qui s’inspirent des récits nationaux, en pleine actualité au moment où l’empire austro-hongrois est en train d’éclater. »

'Le baron de Crac',  photo: Musée Karel Zeman | Photo: Musée Karel Zeman

On évoquait Karel Zeman cette semaine, car les interprètes et créateurs du film Barbie se sont dits inspirés par ce génie tchèque…

« C’est vrai que c’est incroyable. Je ne connaissais pas Karel Zeman et on se rend compte que beaucoup, dont les Monty Python et Terry Gilliam, ont été complètement inspirés pas lui. »

« Le musée Karel Zeman m’a donné l’autorisation de projeter le film Le Baron Crac, qu’ils ont eu la générosité de nous envoyer ! »

« Il y a aussi ce côté fascinant de Prague, avec cette histoire complexe. On connaît les textes sur le Golem, ceux de Leo Perutz, etc. Il faut essayer de démêler ces côtés fantastiques et fantasmés et voir les complications historiques qui font qu’on a peut-être eu des occasions ratées, avec les catastrophes du XXe siècle. »

Jiří Trnka – Les vieilles légendes tchèques | Photo: Národní filmový archiv

« Prague 1900 est tout ça pour moi, avec l’effervescence littéraire, je pense notamment aux salons de Berta Fanta, une vie culturelle vraiment très riche. J’ai encore lu récemment le très beau texte de Milan Kundera, l’ « Occident kidnappé », qui montre très bien cette culture d’Europe centrale. Une culture pour nous si fascinante qui a eu hélas l’histoire qu’on connaît mais qui était porteuse de tellement d’espoir. »

La programmation est en tout cas variée, de Chveïk à Mucha en passant par Milena Jesenská...

« Oui, on a également recherché des artistes français capables de bien chanter en tchèque, c’est le cas d’Eléonore Gagey qui va interpréter les Chants tziganes de Dvořák. C’est vrai qu’on a également de présenter la culture tchèque sous plusieurs angles. Avec aussi le superbe film d’Ivan Passer, Eclairage intime, de 1965 et aussi notamment une conférence consacrée à Milena Jesenská avec des textes lus par une comédienne. »