Prague participe à la recherche d’une source d’énergie de l’avenir
Les chercheurs tchèques de l’Académie des sciences ont mis solennellement en service le tokamak Compass, la version dix fois plus petite du réacteur à fusion nucléaire actuellement en construction à Cadarache, au sud de la France. Le tokamak est une installation devant permettre, à l’avenir, la production d’énergie à partir d’une nouvelle source : la fusion thermonucléaire, qui devrait être sûre, écologiquement pure, et pratiquement sans déchets.
L’Académie tchèque a reçu le réacteur de Grande-Bretagne pour un prix symbolique d’une livre sterling. Après 5 mois des travaux d’installation, le tokamak baptisé Compass a été mis en service, ce jeudi, à l’Institut de physique des plasmas dans le 8e arrondissement de Prague. A 11h23, les journalistes et les invités présents ont pu suivre sur l’écran une brève lueur accompagnée d’un son émis par le transformateur :
L’installation est capable de produire le plasma d’une température de plusieurs millions de degrés, explique Radomír Pánek, chef de la section du tokamak :
« Le tokamak Compass devrait être capable de maintenir le plasma pendant un délai de l’ordre de quelques centaines de millisecondes jusqu’à une seconde. »
Dans le monde entier, il n’y a pas plus d’une dizaine de tokamak. Celui de Prague est, avec ses 21 tonnes, dix fois plus petit que le réacteur de fusion Iter actuellement en construction à Cadarache et qui devrait ouvrir la voie à une nouvelle source d’énergie, précise Václav Pačes de l’Académie des sciences :
« Le tokamak Iter devrait être déjà un prototype de réacteur à base de fusion nucléaire. »Donc un processus inverse à celui qui se produit dans les centrales nucléaires. Le but du projet tokamak est reproduire, sur la Terre, le même processus qui se déroule à l’intérieur des astres, c’est-à-dire la fusion des noyaux lors de laquelle une quantité d’énergie énorme se dégage, qui ne produit presque pas de déchets nucléaires et qui représenterait une source d’énergie pratiquement inépuisable. Un rêve que les chercheurs espèrent pouvoir réaliser d’ici à 2030.