Présidentielle 2013 - Přemysl Sobotka : candidat de l’ODS aspirant à être un chef d’Etat impartial
Radio Prague poursuit sa série de portraits des neuf candidats, à ce jour officiels, à la prochaine élection présidentielle en République tchèque. Organisée pour la première fois au suffrage universel direct, son premier tour aura lieu les 11 et 12 janvier 2013. Suite au tirage au sort que nous avons effectué au sein de la rédaction afin de respecter les règles d’équilibre de représentation des candidats dans les médias, nous vous présentons ce lundi le vice-président du Sénat Přemysl Sobotka, 68 ans, candidat de l’ODS, principal parti de droite dans le pays.
Pour la majorité des Tchèques, Přemysl Sobotka symbolise presque la chambre haute du Parlement tchèque, où il occupe des fonctions importantes depuis sa fondation, en 1996.
Notons que Přemysl Sobotka et le ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, sont les seuls candidats à la présidence de la République à ne pas avoir recueilli les 50 000 signatures de citoyens. Ils se sont contentés du soutien de 20 députés ou 10 sénateurs de leurs partis respectifs qui leur garantit, à lui seul, la participation au scrutin. Pourtant, Přemysl Sobotka, qui ne dispose, selon le récent sondage de l’agence CVVM, que d’environ 2% d’intentions de vote, n’a pas l’impression d’avoir choisi un chemin plus facile que ses adversaires. On l’écoute :
« Non, cela ne me paraît pas injuste par rapport aux autres candidats. C’est la Constitution qui nous a donné à tous ces deux possibilités. Depuis les vacances d’été, je rencontre sans cesse mes concitoyens. Je sais bien quelle ambiance règne dans la société et je sais comment les gens me perçoivent. Je ne ressens aucun manque de soutien de leur part et vice-versa. »
Dans les interviews, Přemysl Sobotka se déclare homme de droite mais qui, s’il était élu, serait un président hors parti, un président « unificateur » qui soulèverait des sujets intéressants et les soumettrait à un débat public. Un président qui souhaiterait surtout de sortir la société de son ambiance morose, de cette fameuse « blbá nálada », dans laquelle elle est plongée, selon Přemysl Sobotka, depuis longtemps.
Dans sa campagne, le vice-président du Sénat a mis un accent particulier sur ses convictions anti-communistes. En tant que président, il refuserait de nommer un gouvernement auquel participerait le Parti communiste ou qui serait soutenu par celui-ci. Přemysl Sobotka :
« Etant donné que l’actuel Parti communiste est presqu’identique au KSČ stalinien qui était ici au pouvoir pendant 41 ans, je ne le ferais pas. (…) Je ne mets pas en cause le succès des communistes aux dernières élections régionales : je respecte la décision des électeurs. Mais je réagis à ce que les communistes déclarent, à ce qu’ils veulent faire. Je ne suis pas le seul, prenons l’exemple des étudiants d’Olomouc, de Bohême du Sud ou de la région de Karlovy Vary : ils savent qu’un conseiller municipal responsable de l’Education par exemple, perçoit l’histoire d’une autre manière, que sa vision est déformée, qu’il voudrait peut-être même que le passé revienne. C’est quelque chose que je n’accepte pas. En tant que président, je mènerais un débat sérieux avec les partis politiques à ce sujet, j’essaierais de les convaincre qu’un gouvernement démocratique serait beaucoup mieux. »
Se félicitant de l’appartenance du pays à l’Union européenne, Přemysl Sobotka ne peut tout de même pas être considéré comme un fervent « europhile ». « Je suis Tchèque et je voudrais qu’il y ait, au Château de Prague, un président tchèque soucieux tout d’abord des intérêts politiques et économiques de son pays », dit Přemysl Sobotka, en se rapprochant ainsi de ce Václav Klaus auquel il aimerait succéder.