Projet de restauration d'une église unique

Dans le cadre des Journées du patrimoine européen, les Pragois ont eu l'occasion de visiter, ce week-end, plusieurs monuments normalement fermés au public.

Nous avons été nombreux à nous rendre à l'église et à l'ancien couvent Sainte-Anne dans le centre de la capitale. Le couvent est occupé aujourd'hui par les ateliers et les salles de répétition du Théâtre national de Prague, et dans l'église, on poursuit des recherches archéologiques avant de procéder à la restauration. Jadis, il y avait sur cet emplacement la petite rotonde Saint-Laurent, puis une église des Templiers et finalement, au XIVe siècle, l'ordre des Dominicaines y a construit l'Eglise gothique Saint-Laurent et Sainte-Anne. Comme par miracle, l'église a été épargnée lors des guerres hussites, elle n'a jamais été incendiée et elle peut se vanter aujourd'hui d'une charpente bien conservée qui date du XIVe siècle, ce qui est un phénomène tout à fait unique. Au XVIIIe siècle, le couvent a été supprimé et une imprimerie a été installée dans ses bâtiments, y compris dans l'église. Evidemment, la production industrielle y a laissé des traces. Aujourd'hui, on travaille à la réhabilitation et la restauration de cet ensemble architectural précieux et de sa charpente miraculeusement conservée.

Quand on entre dans l'église, on est impressionné par la noblesse de son architecture élancée vers le ciel, et ce malgré un échafaudage robuste qui remplit l'édifice. C'est grâce à cet échafaudage que nous, visiteurs de ce week-end, avons pu admirer de près des fresques, des chapiteaux de colonnes, de longues fenêtres gothiques et des restes de la voûte. Nous nous sommes posés aussi la question inévitable: quelle sera l'avenir de cet édifice ? C'est la fondation Vize, de l'ancien président tchèque Vaclav Havel et de sa femme Dagmar, qui s'apprête à donner une réponse à cette question. Le projet de restauration et de réhabilitation que la fondation est en train de réaliser en coopération avec le Théâtre national coûtera près de 100 millions de couronnes, plus de 3 millions d'euros. Si tout va bien, la belle architecture de l'église Sainte-Anne abritera, après la fin des travaux, un centre culturel et spirituel où l'on pourra présenter des conférences, des expositions, des concerts et des représentations de théâtre.