Protestations syndicales contre la réforme des finances publiques
Les syndicats sont mécontents et refusent la réforme des finances publiques. Une partie des médecins a décidé de se mettre en grève.
La journée de jeudi sera une journée de grève et de protestation. L'une des organisations syndicales des medecins, Le Club syndical médical - Union des médecins tchèques, a invité ses quelque 5 500 membres à limiter leurs activités aux cas urgents. Les membres d'une autre organisation syndicale du corps médical, L'Union syndicale de la santé et des soins sociaux, qui regroupe surtout le personnel médical et compte dans les 50 000 membres, ne se joindra pas à ce mouvement de grève. Les membres du Club syndical des médecins sont libres de choisir la manière de faire grève. Les hôpitaux devront prendre des mesures spéciales pour assurer un service minimum. Certains médecins pensent arrêter le travail pour quelques dizaines de minutes, d'autres pour toute la journée. Les services d'urgence ne seront, naturellement, pas touchés. Les membres de l'Union syndicale de la santé et des soins sociaux sont aussi contre la réforme des finances publiques, telle qu'elle est présentée par le gouvernement. Cette organisation pense encore négocier avec le gouvernement et appelle à une manifestation pour le 23 juin. Cela ne plait pas tellement au président du Club syndical médical, Milan Kubek, qui serait pour des actions syndicales communes, si la grève de jeudi n'apporte pas les résultats escomptés.
D'autres organisations syndicales sont contre le projet de réforme des finances publiques. Pourquoi ? Comme les médecins, elles pensent que la réforme touchera le plus les employés et les plus démunis. Jaromir Dusek, vice-président de l'Association des syndicats indépendants, ne cache pas que les syndicats sont décidés à un bras de fer avec le gouvernement, en déclarant : « Si le gouvernement ne recule pas devant les protestations des syndicats, il peut s'attendre à un été chaud ». Jaromir Dusek est aussi président du syndicat des cheminots, qui ont décidé de participer, en commun avec les médecins et les agriculteurs, à une grande manifestation à Prague, ce jeudi. La plus grande organisation syndicale, la Confédération tchéco-morave des unions syndicales, appelle à une grande manifestation de refus de la réforme, pour le lundi 23 juin. Le corps enseignant, qui a déjà avisé une grève pour la rentrée scolaire, devrait se joindre à la manifestation. Et l'adversaire, le gouvernement, dans cette question ? Le projet de réforme a commencé à être discuté, ce mercredi. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Zdenek Skromach, a déclaré, dans la presse, que le gouvernement n'avait pas beaucoup de champ libre, face aux protestations des syndicats. Il est des plus clairs et ne se fait pas d'illusions : « Si nous n'adoptons pas le budget de l'Etat, il n'y aura pas de réforme, et il n'y aura pas, non plus, de gouvernement ». Le ministre a, ainsi, repris les paroles du Premier ministre, Vladimir Spidla, qui avait évoqué la chute du gouvernement, lundi, dans le cas où la réforme des finances publiques serait refusée.