Quand la Banque nationale joue à l'excès de prudence
Selon une information de l'agence de presse CTK, la Banque nationale tchèque craint que la vente rendue publique par le Japonais Nomura de ses 46,16% dans le capital de l'ex-IPB (Banque postale et d'investissement), pourrait avoir des retombées négatives sur le budget de l'Etat. Omar Mounir.
Précisons d'abord que l'IPB a fait faillite récemment et que ses clients ont été sauvés par une intervention diligente, à la fois du gouvernement et de la Banque nationale, qui ont assuré sa cession, en catastrophe, à la CSOB (Banque commerciale tchécoslovaque).
Comment cela s'est-il fait dans la pratique ? Selon des informations qualifiées de confidentielles par le quotidien Hospodarske noviny, la société Saluka, par l'intermédiaire de laquelle l'associé Japonais gérait son portefeuille dans l'IPB, essaye de transformer ou aurait transformé ce portefeuille en effets de commerce contre la somme de 9,5 milliards de couronnes (1,7 milliard de FF). Des effets de commerce, qui en tant que partie de l'actif de l'IPB, seraient à faire valoir contre la CSOB. Comme la CSOB est garantie par l'Etat contre les risques inhérents à l'acquisition de l'IPB qui n'a plus d'existence juridique, c'est l'Etat qui devrait débourser les tiers acquéreurs de ce portefeuille. C'est ce qui aurait conduit la Banque nationale a tenir une réunion urgente avec les responsables du ministère des Finances, et à sensibiliser des opérateurs internationaux sur les dessous de cette transaction.
En somme, on ne voit pas où est le risque réel pour les finances de l'Etat tchèque. La valeur de ces actions est celle résultant de la liquidation de l'actif social sauvegardé par le liquidateur judiciaire lors de la faillite de l'IPB. Aucun ancien associé de la défunte IPB ne peut opposer ces actions à la CSOB. Les acquéreurs potentiels sont censés, en raison de leur professionnalisme, être au courant de la faillite de l'IPB. Et l'acquisition de ces actions ne peut être qu'un coup de poker.
Aussi est-il plutôt compréhensible qu'à Torkmain Investments Limited et à Levitan Investments Limited on n'ait pas caché son étonnement en apprenant qu'ils ont acheté ces actions. Si bien que, les mesures de la Banque nationale tchèque relèvent plutôt d'un excès de prudence qu'autre chose.