Quand le patron de Cesky Telecom se fait justice lui-même, l'arme au poing

Gabriel Berdar, photo: CTK
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Le 6 mai dernier, Gabriel Berdar, directeur général de l'opérateur tchèque de télécommunications, s'est servi de son arme à feu pour tirer sur des jeunes qu'il croyait être ses agresseurs. Détails sur une histoire pas très claire qui aurait pu avoir une fin tragique.

Gabriel Berdar,  photo: CTK
Gabriel Berdar a la gachette facile. C'est en tous cas ce qui ressort des rapports de police rédigés après la soirée du 6 mai dernier.

Le patron de l'opérateur historique de télécommunications a vraisemblablement été attaqué par deux individus alors qu'il sortait de sa voiture, garée devant sa résidence en banlieue pragoise.

A coups de barre de fer, les assaillants ont tabassé le pédégé avant de prendre la fuite. Ce dernier, blessé mais encore conscient, se réfugie chez lui et s'empare du pistolet pour lequel il possède légalement un permis de port d'arme. Il demande alors à sa petite amie de le conduire à l'hôpital pour qu'on puisse lui recoudre la blessure qu'il a à la tête.

C'est sur le chemin de l'hôpital que les choses se compliquent. Gabriel Berdar est en effet persuadé de reconnaître ses agresseurs, deux jeunes qui roulent en sens inverse à bord d'une vieille Skoda.

Gabriel Berdar,  photo: CTK
Gabriel Berdar commence alors à faire feu. Une des balles crève l'un des pneus de la Skoda et les deux jeunes sortent en courant du véhicule. Berdar se lance à leur poursuite, les rattrape et les tient en joue jusqu'à l'arrivée de la police.

« On dirait que Gabriel Berdar s'est un tout petit peu trompé », a déclaré un responsable de la police de la région, qui doute qu'il se soit agit de ses agresseurs.

Le directeur de Cesky Telecom reste convaincu que les jeunes sur qui il a tiré sont bien les mêmes personnes qui l'ont attaqué. Ces derniers affirment pourtant avoir un alibi et ont déposé une plainte la semaine dernière contre Gabriel Berdar.

Cette affaire fait couler beaucoup d'encre en République tchèque. De nombreux commentateurs s'interrogent sur la « réaction disproportionnée » du chef d'entreprise, qui devra répondre de ses actes devant la justice. Mais plus nombreux encore sont ceux qui se demandent pour quelle raison il a été victime d'une agression.