Ralentissement de la croissance tchèque au premier trimestre

Photo : Škoda Auto

L’industrie automobile est l’un des principaux moteurs, sinon le principal, de l’économie tchèque. En 2017, elle a vécu une année record avec 1,4 millions de voitures sorties des usines, d’après les données de l’Association de l’industrie automobile. Le secteur fera difficilement mieux en 2018 car les constructeurs sont confrontés à la limite de leurs capacités de production et au manque de main d’œuvre.

Photo : Škoda Auto
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le chiffre d’affaires de l’industrie automobile a atteint 1 060 milliards de couronnes, soit environ 40 milliards d’euros. Les bénéfices des constructeurs, qui, il faut le souligner, appartiennent tous à des groupes étrangers, et notamment basés en Allemagne, se sont eux établis à 614 milliards de couronnes, près de 24 milliards d’euros.

Ainsi, le secteur représente 26 % du total de la production industrielle tchèque. Il est aussi responsable du quart des exportations de la République tchèque. Un tiers de ces exportations vont vers l’Allemagne. Le Royaume-Uni et la France arrivent assez loin derrière (7,5 et 7 %).Tout cela n’est pas sans comporter des risques.

Bohdan Wojnar,  photo : YouTube
Le pays serait en effet trop dépendant de cette production, qui aujourd’hui se porte bien, mais cela pourrait ne pas être éternel. C’est ce que note Emanuel Šíp, journaliste en charge des questions de transport pour le quotidien économique Hospodářské noviny : « Ce succès formidable représente en même temps un risque énorme ». Selon lui, la République tchèque doit diversifier sa production et faire monter en puissance les biens à haute valeur ajoutée. Sans quoi le pays restera un acteur intermédiaire dans la chaîne de valeur dominée par l’Allemagne.

Surtout que le secteur pourrait avoir atteint ses limites. D’après Bohdan Wojnar, de l’Association de l’industrie automobile,« il n’est pas rare que les constructeurs utilisent entre 110 et 115 % de leur capacité de production ». Leur développement est aussi entraver par les difficultés à trouver des personnels qualifiés à l’heure où le taux de chômage est historiquement bas en République tchèque.